La direction de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a désavoué, hier, la nouvelle grève générale de cinq jours entamée hier dans les recettes des finances et les bureaux de contrôle des impôts à l'appel des syndicats de base. «Nous appelons les salariés exerçant dans les recettes des finances et les bureaux de contrôle des impôts à ne pas suivre ce mouvement suspect », a précisé la Fédération générale de la planification et des finances rattachée à la centrale syndicale, indiquant que le mot d'ordre de grève ne l'engage pas vu qu'il n'a pas été lancé par les instances légales. Les statuts de l'UGTT stipulent que tout mot d'ordre de grève dans un secteur bien déterminé doit être lancé par la commission administrative du syndicat général ou de la fédération générale regroupant l'ensemble des syndicats de base de ce secteur et avalisé par le Bureau exécutif de la centrale syndicale. Or, le mot d'ordre de la grève entamée hier a été lancé par les syndicats de base des recettes des finances relevant de l'UGTT en vue de faire pression sur le ministère des Finances pour le pousser à appliquer les accords conclus précédemment dont notamment ceux relatifs à la promulgation du statut des agents de recouvrement des impôts. Les syndicats de base ont également exprimé leur rejet des décrets N° 1156, 1157 et 1158 portant sur l'organisation et les attributions des services extérieurs de la direction générale des impôts au ministère des Finances ainsi que les conditions d'intervention de la direction des moyennes entreprises. Une grève de cinq jours a été déjà observée entre le 4 et le 8 décembre suite à un mot d'ordre lancé par ces mêmes syndicats de base. La fédération générale de la planification et des finances a précisé le motif de la grève est devenu caduc suite là l'adoption par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) d'une loi prévoyant la mise en place de l'instance générale de la fiscalité, de la comptabilité publique et du recouvrement , ce qui permettra la promulgation d'un statut spécifique aux salariés du secteur, toutes catégories confondues. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a haussé le ton contre les syndicats de base des recettes des finances. «Ceux qui violent les statuts et le règlement interne n'ont pas de place au sein de la centrale syndicale », a-t-il lancé dans une déclaration accordée à Jawhara FM. Ce n'est pas la première fois que la direction de la centrale syndicale se désolidarise d'un mouvement de grève. En mars dernier, le Bureau exécutif de l'organisation ouvrière avait refusé de donner son feu vert à la suspension des cours dans tous les établissements scolaires du pays décidée par le syndicat général de l'enseignement secondaire. Ce dernier avait alors indiqué que le refus du bureau exécutif de la centrale syndicale de la suspension des cours s'inscrivait dans le cadre des « luttes démocratiques» qui ont toujours eu lieu au sein de l'organisation. Du côté du ministère des finances, on apprend que des sanctions devraient être prises à l'encontre des salariés des recettes des finances ayant participé à ce débrayage sauvage. Aux dernières nouvelles, l'intérêt porte sur le prélèvement des jours de grève sur les salaires de ces agents.