Le covoiturage se développe de plus en plus. Il s'attaque désormais au marché des trajets domicile-travail. Alors que les prix des transports ne cessent de croître et que l'économie du partage investit de plus en plus notre quotidien, le covoiturage devient un nouveau mode de transport .C'est une pratique en pleine expansion qui permet de réduire les dépenses de carburant et éventuellement les frais d'autoroute. La tendance s'est mondialisée, et des initiatives, souvent locales, sont apparues aux quatre coins de la planète. En Tunisie, ce phénomène prend de l'ampleur. Des particuliers organisent et développent ce mode de transport alternatif. Ils veulent y croire en se lancent désormais dans les trajets courts, et particulièrement les liaisons entre le domicile et le travail. Comment ça se passe ? Vous recherchez votre aller et choisissez l'horaire. De nombreux usagers posent des annonces, avec heures de départ et d'arrivée, lieux de départ et de dépose, tout en précisant la marque et la couleur de la voiture. Mohamed Ali a testé ce mode de transport : «Je suis un adepte du covoiturage. Ma motivation est surtout financière. Entre le prix du carburant qui atteint des sommets, se déplacer devient un luxe. Cela me permet de gagner 50% du coût du transport». Samia est de cet avis «Je le fais avec un collègue, je trouve ça cool et j'économise 100 dinars par mois». Mehdi avance une explication: «C'est vraiment la bonne solution pour le porte-monnaie! On fait plein de rencontres, on rigole, on partage». Un avis que confirme Luc: «Ça coûte toujours moins cher que le transport en commun ou les louages, les gens sont souvent sympathiques, c'est très agréable et ça fait passer le trajet encore plus vite!», se réjouit-il. Il est vrai que certains fonctionnaires partagent leur véhicule avec des inconnus. «Le covoiturage me permet de partager les frais de l'essence surtout avec la hausse des prix du carburant. Je ne gagne pas d'argent mais c'est une solution fiable et économique. Elle est pratiquée en Europe et en Amérique. Nous sommes quatre personnes. Nous travaillons dans le même établissement. Nous sommes obligés d'opter pour ce mode de transport, car on travaille loin du centre de Tunis. La note sera plus salée si on prend un taxi pour arriver au lieu du travail. C'est vrai que ça nous permet d'économiser un peu d'argent et nous évite aussi la fatigue». Le covoiturage devient un véritable concurrent pour le transport en commun et les louagistes. Les voyageurs sont en effet de plus en plus nombreux à se détourner du bus ou des louages. Abdelatif Ben Ali, le président de la Chambre régionale des propriétaires des louages à Sfax, a indiqué à Radio Med, que « le covoiturage représente une réelle menace pour les professionnels du secteur ». Il a expliqué que «ce service est géré par des intrus et des personnes qui n'ont rien à voir avec le transport. Il y a même des personnes qui ont créé de simples pages Facebook en vue de proposer leur service où sont affichés leurs numéros de téléphone et qui travaillent faisant la navette entre les villes. «Ce sont des intrus avec des véhicules qui ne sont pas préparé pour le transport ». Il a noté que les charges et les taxes des louagistes sont énormes. Cela a affecté nos recettes, surtout que le covoiturage est un mode de transport dangereux et à risques. Il appelle les autorités à faire face à ce fléau qui menace leur métier». Bref, le covoiturage est un phénomène mondial, né il y a quelques années aux Etats-Unis, il permet aux particuliers qui font de longues distances, d'amortir le coût du transport, en divisant les charges avec d'autres voyageurs. Est-ce légal ou non ? Y a-t-il un texte juridique qui l'interdit ? Toutes ces interrogations méritent une réponse.