Le Temps-Agences - Six soldats irakiens ont été tués en Irak hier dans des attentats et des fusillades, selon les autorités locales. Parallèlement, les autorités ont conduit un des hommes politiques sunnites les plus influents du pays dans la Zone Verte, affirmant que cette mesure était prise pour le protéger. Deux officiers sont morts victimes de l'explosion d'une bombe visant une patrouille dans un quartier à majorité sunnite de Bagdad, tandis qu'un troisième était tué par balle en se rendant au travail, a précisé la police. Au nord de la capitale, trois soldats ont péri, victimes d'une bombe dissimulée sur la route. La violence en Irak a diminué et est revenu au niveau de janvier 2006, avant que l'attentat contre la mosquée chiite de Samarra ne déclenche un cycle de meurtres et représailles entre chiites et sunnites qui a fait plusieurs milliers de morts. Les enlèvements, meurtres et attentats restent cependant quotidiens et les autorités américaines estiment que les progrès réalisés en termes de sécurité risquent d'être anéantis si sunnites minoritaires, chiites majoritaires et Kurdes autonomistes ne parviennent pas à s'entendre pour se partager le pouvoir. Par ailleurs, le gouvernement irakien, qui avait placé pendant trois jours en résidence surveillée un des hommes politiques sunnites les plus influents du pays, l'a conduit hier dans la Zone Verte, affirmant que l'arrestation de ses gardes du corps le rendait vulnérable. Les troupes irakiennes avaient placé sous surveillance la maison d'Adnan Al-Doulaimi depuis la découverte d'une voiture piégée, près de la résidence. Les autorités irakiennes et américaines ont dit avoir trouvé les clés du véhicule sur un des gardes du corps d'Adnan al-Doulaimi. Son fils, Maki Al-Doulaimi, et une trentaine d'autres personnes ont été arrêtées. Quelques heures avant qu'un porte-parole du gouvernement irakien annonce qu'il avait été conduit dans la Zone Verte, il a accusé l'administration majoritairement chiite d'avoir essayé de le faire taire en le plaçant pratiquement en résidence surveillée. "Ils veulent me réduire au silence et que je n'élève pas la voix pour défendre les droits du peuple irakien et des détenus", a expliqué le chef du plus grand Bloc sunnite au Parlement, le Front de la Concorde nationale. Il a également affirmé qu'on l'avait empêché hier d'assister, pour la deuxième journée consécutive, à la session du Parlement. "C'est sans précédent en Irak de placer un parlementaire en résidence surveillée", a-t-il déclaré. "C'est illégal et anticonstitutionnel". Des parlementaires chiites ont laissé entendre que les gardes d'Abnan Al-Doulaimi avaient contribué, sous la contrainte, au départ de familles chiites du quartier d'Adil, où se trouve la résidence du leader sunnite. "Ses gardes du corps pourraient être des membres d'Al-Qaïda et il est incapable d'avoir la moindre influence sur eux", a déclaré Bahaa Al-Aaradji, un parlementaire chiite.