Il y avait l'autre soir à l'Institut de la Rachidia de musique tunisienne du beau monde et une ambiance familiale et amicale à l'occasion d'un hommage qu'elle rendait à l'un des siens : le choriste et non moins chanteur : Taoufik Ben Khalifa pour les loyaux services qu'il a rendus à cette association et cette institution depuis plus de quarante cinq ans. On remarquait la présence de Lassâad Saïd, délégué régional de la culture de Tunis, Mohsen Boulahya, ancien président de la Rachidia, du musicien Fethi Zghonda et des membres du comité directeur actuel de l'institution. « C'est une relation passionnelle qui lie l'honoré Taoufik Ben Khalifa à la Rachidia depuis des décennies », a déclaré son président Hédi Mouhli. Il a ajouté « qu'il est rare de trouver à ce jour quelqu'un qui puisse avoir ses qualités, son abnégation et son sérieux, d'autant plus qu'il s'est occupé ces dernières années de la réorganisation et du tri des archives de la Rachidia. » Un travail, certes, de titan et qui a été suivi par la numérisation de ces très précieuses archives. Ce travail a été préparé par l'honoré pour être ensuite numérisé par une belle équipe, hiver comme été. Pour sa part, Taoufik Ben Khalifa a évoqué moult souvenirs et détails dans son intervention. Lui, qui ne parle que pour chanter, a prononcé un speech assis au milieu de la chorale de la troupe qui était venue ce soir-là pour jouer et chanter en son honneur. Il a tenu à saluer l'âme des musiciens qui nous ont quittés en 2017, comme le compositeur et violoniste Habib Turki et d'une sommité : l'universitaire et critique littéraire Taoufik Baccar. Ce dernier était venu à la Rachidia pour retrouver une copie d'une chanson manuscrite par son auteur d'Ali Douaji. Il lui avait même signalé le numéro de la page des « Sfein » de la Rachidia (les paroles des chants du Malouf et des chansons écrites pour la Rachidia) où se trouvait ce texte ! « Au début des années soixante dix du siècle dernier a encore indiqué Taoufik Ben Khalifa, j'ai intégré la Rachidia et j'étais le benjamin de la troupe qui comptait entre autres les : Abderrahmène Mehdi, au luth, Nouri Rebaï, à la cithare et Slah Manâa, au Nay. » Le chant de l'amitié Le volet musical fut caractérisé par la participation de plusieurs jeunes et moins jeunes interprètes membres actuels et anciens de la chorale. Sous la direction du violoniste Nabil Zommit, la troupe comptait le luthiste et non moins chanteur Sofiène Zaïdi. Taoufik Ben Khalifa revenait, quant à lui et ce soir-là à ses vieilles amours, celles de chanter en chœur. Samir Zghal et le jeune Mohamed Ali Zaïdi, membres de la chorale ont participé à cette fête. Il y avait également le jeune prodige Nadhir Baoueb, qui a enchanté l'assistance par sa voix veloutée et son interprétation parfaite de chansons tunisiennes du terroir. Une soirée –hommage pour dire merci à l'artiste Taoufik Ben Khalifa, qui conserve en mémoire le Malouf et les plus petits détails de la vie de la Rachidia.