Le ministère des Finances a rendu public la Brochure de la dette publique à fin novembre 2017. Des chiffres alarmants qui reflètent la situation économique abracadabrante du pays inhérente à l'aggravation du déficit commercial où l'endettement ne cesse d'enfler. Le document relève que la dette publique atteint à fin novembre 2017, 69,5% du PIB contre 61,4% en novembre 2016 et 61,9% pour toute l'année 2016. Le taux d'endettement public s'est aggravé de près de 8 points par rapport à la même période en 2016. En valeur, toujours selon la brochure, l'encours de la dette publique est passé de 55921,5 MD pour toute l'année 2016, à 67256,5 MD en novembre 2017. En effet, la dette extérieure s'est établie en novembre 2017, à 46 803,7 MD, soit un taux d'endettement équivalent à 48,35% du PIB national. Quant à la dette intérieure, elle s'est située à 20 452,8 MD, soit un taux de 21,13% du PIB. La même source révèle que la dette extérieure est constituée de 50 % de dettes multilatérales, 14% de dettes bilatérales et 36% de dettes contractées auprès du marché financier international. En outre, la brochure a dévoilé que le service de la dette est en nette augmentation passant de 4,811 milliards de dinars en novembre 2016 et 5,198 milliards de dinars pour toute l'année 2016, à 6,671 milliards de dinars en novembre 2017. Dans la loi de finances complémentaire de 2017, le service de la dette a été fixé à 7,090 MD. La dépréciation du dinar ne fait que gonfler la dette libellée en devises étrangères notamment en euro. L'emprunt extérieur enregistré à fin novembre 2017 est de l'ordre de 8 422,6 MD, soit plus que le double de l'année 2016 (4 013,5 MD). L'emprunt intérieur s'est, toutefois, contracté de 3 888,6 MD, pour toute l'année 2016, à 2410,1 MD en novembre 2017. La BCT annonce que le service de la dette au terme des 10 premiers mois de 2017 atteint un niveau historique Dans le même ordre d'idées, dans le rapport sur les évolutions économiques et monétaires publié récemment, le service de la dette a atteint un niveau historique de 6.349 MD au terme des 10 premiers mois de 2017, contre 3.990 MD à fin octobre 2016, soit une augmentation de 59,1%. Le rapport de la BCT fait savoir que cette nette accélération est due notamment, au remboursement de 500 millions de dollars américains au titre de l'emprunt obligataire qatari contracté en 2012 (Avril 2017), 271 MD au titre de l'échéance de SAMURAI 6 (Août 2017) et aux trois tranches relatives au crédit STAND-BY octroyé par le FMI en 2013 pour des montants respectifs de 135 MDT (Avril 2017), 200 MDT (Juillet 2017) et 206 MDT (octobre 2017). En conclusion, la situation de la dette publique selon les différents rapports publiés récemment est critique. Il est à rappeler que « Fitch Ratings » a confirmé une nouvelle fois en novembre 2017 la note de B+ à la Tunisie, tout en insistant que la dette publique demeure un des principaux handicaps économiques du pays.