L'accélération du rythme de progression des crédits accordés aux opérateurs économiques, spécialement en octobre (+11,8%) et en novembre (+12,9), serait un signe avant-coureur d'une amélioration de la conjoncture économique nationale. Les recettes fiscales de l'Etat, qui représentent 90% des ressources propres du budget, ont atteint, à la date de fin octobre, 17,6 milliards de dinars, contre 15,4 milliards de dinars à fin octobre 2016. Cela marque une amélioration de 14%, alors qu'une diminution de 0,1% avait été notée l'année dernière Le rapport sur les évolutions économiques et monétaires publié jeudi par la Banque centrale de Tunisie fait état d'une amélioration de la croissance économique durant le 3e trimestre 2017 avec une progression de 0,7%, soit en glissement annuel, une augmentation du PIB à hauteur de 2,1%. La BCT indique, parallèlement, une poursuite de l'accélération de l'inflation qui a atteint, à fin novembre, en glissement annuel, un taux de 6,3%, alors que ce taux n'était que de 5,8% à fin octobre. Le rapport prévoit une accentuation des pressions inflationnistes qui situeraient la moyenne du taux d'inflation durant l'année 2018 à 6,1% en glissement annuel. Alors que ce taux semble devoir s'établir à fin 2017 à 5,2%. La croissance du PIB est imputable à de bonnes performances des industries manufacturières et des services marchands. La production de phosphate a connu d'août à octobre une baisse continuelle qui l'a fait passer de 407,8 mille tonnes à 260,6. Une amélioration est notée en novembre avec une production de 304,1 mille tonnes. Le déficit budgétaire s'aggrave La BCT explique que l'aggravation continuelle du déficit budgétaire au cours des 10 premiers mois de 2017, par rapport à la même période de l'année précédente, a entraîné un recours accentué aux ressources d'emprunt extérieur. De sorte que l'on prévoit, pour l'ensemble de l'année 2017, un déficit budgétaire courant qui atteindrait les 10% attribuable, suivant le rapport, à un «creusement du solde des opérations courantes au cours des onze premiers mois de 2017» Selon le rapport, le service de la dette publique extérieure a atteint, à fin octobre 2017, un niveau record de 6.349 millions de dinars, contre 3.990 MD un an plus tôt. S'agissant des besoins moyens en liquidités des banques tunisiennes, le rapport indique que ceux-ci ont atteint, au mois de novembre, 10,4 milliards de dinars, soit 4,1 milliards de dinars de plus qu'une année plus tôt. La BCT a dû recourir au marché monétaire par voie d'appels d'offres pour une enveloppe de 7.000 MD au mois de novembre auprès de l'institut d'émission qui avait plafonné à cette hauteur, depuis juillet 2017, les opérations de ce type. La BCT a dû compléter ses besoins, au mois de novembre, par des swaps de change utilisés comme un instrument de politique monétaire, pour une enveloppe complémentaire de 937 MD. Recettes fiscales : + 14% Le rapport de la BCT rapporte que les recettes fiscales de l'Etat, qui représentent 90% des ressources propres du budget, ont atteint, à la date de fin octobre, 17,6 milliards de dinars, contre 15,4 milliards de dinars à fin octobre 2016. Cela marque une amélioration de 14%, alors qu'une diminution de 0,1% avait été constatée l'année dernière. Cette progression des recettes fiscales est imputable à une meilleure collecte des impôts aussi bien directs (+14,8%) contre -5%, qu'indirects (+13,5%) contre +3,7%. Au niveau des dépenses de l'Etat, le rapport note une augmentation de 50% des ressources d'emprunt, à hauteur de 8,6 milliards de dinars, fin octobre 2017, contre 5,7 milliards de dinars fin octobre 2016. Les dépenses de fonctionnement représentant 63% de l'ensemble des dépenses ont confirmé leur tendance haussière avec une évolution de 9,2% contre 8,7% un an auparavant. Ces dépenses de fonctionnement ont atteint 16 milliards de dinars dont 12,1 milliards de dinars de charges salariales. Le rapport se base sur une accélération du rythme de progression des crédits accordés aux opérateurs économiques spécialement en octobre (+11,8%) et en novembre (+12,9), pour y déceler les signes avant-coureurs d'une amélioration de la conjoncture économique nationale. Surtout que sur les 10 premiers mois de l'année qui s'achève, les crédits aux professionnels ont progressé de 61% en comparaison avec la même période de 2016. Une évolution dont les bénéficiaires sont les industriels et, dans une moindre mesure, le secteur des services.