C'est la pire des choses qui peut arriver, dans un pays qui souffre de manque de confiance en tout et où les rumeurs sont loi, cette fois-ci avec la fumante affaire de Yassine Ayari, élu dernièrement député à l'issue des élections législatives partielles de la circonscription d'Allemagne. Déjà sa candidature avait été contestée et jugée contestable en ce sens que le personnage est accusé de partout d'être un extrémiste religieux et ayant servi, dans le passé, les visées du mouvement Ennahdha qui aspirait à instaurer un nouveau Khalifat. Yassine Ayari avait, de tout temps, semé la zizanie et propagé des idées malsaines, allant jusqu'à ne pas reconnaître l'autorité de l'Etat et offenser le président de la République et l'armée nationale. Son avocat avait tenté d'induire en erreur l'opinion publique, après le recours de l'Association des Tunisien à l'étranger (ATE) qui avait contesté sa candidature, les conditions de son élection, ainsi que le nombre d'électeurs qui l'ont choisi, 263 personne et un taux de participation de 6%. Reste que le procureur général de la direction de la justice militaire vient de le remettre à l'ordre en apposant un démenti cinglant aux "allégations" de Yassine Ayari qui affirme que les poursuites judiciaires dont il fait l'objet ont eu lieu après sa victoire aux législatives partielles. La même source précise que toutes les affaires remontent à début 2017, soit avant l'ouverture des candidatures aux élections législatives partielles pour la circonscription de l'Allemagne organisées du 15 au 17 décembre dernier. Dans un communiqué publié lundi, le procureur général cite deux affaires datées du mois de mars 2017 (les 2 et 6) et une troisième en date du 28 avril de la même année. La justice a décidé de reporter les affaires du 2 mars et du 28 avril au mois de mars 2018. Pour sa part le parquet militaire a demandé de statuer sur ces deux affaires qui sont en état d'être jugées. Le procureur général a tenu à préciser que les décisions du tribunal militaire ne peuvent en aucun cas être influencées ou manipulées et que nul ne doit se douter de la neutralité du pouvoir judiciaire et son indépendance. Comment ose-t-on de tels mensonges ? L'avocat Seifeddine Makhlouf avait indiqué, samedi, que le Tribunal militaire a intenté un procès contre Yassine Ayari pour "offense au Président de la République et atteinte à la dignité de l'Armée nationale". Pour lui l'affaire a été portée contre son client immédiatement après l'annonce des résultats des élections législatives partielles d'Allemagne. A l'issue d'une première audience tenue le 2 janvier courant, le juge a décidé de reporter la séance au 6 mars prochain, a-t-il indiqué, précisant que le parquet militaire a demandé d'avancer la date de la séance. D'après des informations obtenues par Makhlouf, une autre affaire en cours d'instruction aurait été portée contre son client juste après l'annonce des résultats des élections. "Le Tribunal militaire a refusé de fournir au comité de défense les dossiers des deux affaires, ce qui représente une violation manifeste aux règles les plus élémentaires d'un procès équitable", s'est-il indigné. Comment un avocat qui se respecte ose-t-il pareilles tentatives pour estomper la vérité, alors que c'est l'image du pays, de sa justice et de sa crédibilité qui sont en jeu ?Dans un post publié sur sa page "Facebook", Yassine Ayari a affirmé qu'aucune convocation ne lui a été adressée par le Tribunal militaire à son domicile en Tunisie ou en France. "Toute cette manœuvre a pour dessein de me juger par contumace et d'émettre un jugement de prison à effet immédiat pour m'empêcher de prendre mes nouvelles fonctions en tant que député au parlement". En attendant la décision du TA Saisi le Tribunal administratif a décidé de mettre en délibéré le jugement sur le recours intenté par la liste de l'Appel des Tunisiens à l'étranger contre les résultats des élections législatives partielles d'Allemagne. Selon Imed Ghabri, porte-parole du Tribunal, le jugement sera rendu dans cinq jours au plus tard, conformément à la loi électorale. La Chambre d'appel près le Tribunal administratif avait rejeté, le 29 décembre 2017, le recours déposé contre les résultats préliminaires des élections législatives partielles d'Allemagne pour vice de forme et violation de l'article 145 du code électoral. Selon la liste Appel des Tunisiens à l'étranger, la candidature de Yassine Ayari est "illégale" en raison des jugements rendus par le tribunal militaire à son encontre. A cela s'ajoute, le nombre insuffisant de bureaux de vote (4) fournis par l'Instance électorale, ce qui a eu un impact négatif sur le taux de participation à ces échéances.