La Banque Mondiale a rendu public le 9 janvier courant son rapport sur les perspectives de la croissance mondiale 2018. Selon l'institution de Bretton Woods, la croissance mondiale devra se raffermir en 2018 pour atteindre 3.1%. « Une reprise risque cependant d'être de courte durée », note le communiqué de la BM. Les pays exportateurs de pétrole devront profiter de la hausse des cours de l'énergie qui frôle actuellement les 70 dollars/baril. « La reprise de la croissance mondiale est encourageante, mais l'heure n'est pas à l'autosatisfaction », souligne le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim. « C'est une excellente occasion d'investir dans le capital humain et physique. Si les responsables politiques à travers le monde privilégient ces investissements essentiels, ils pourront améliorer la productivité nationale, accroître le taux d'activité et aider à réaliser le double objectif du Groupe : mettre fin à l'extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée ». Tourisme et pétrole : les relais de la croissance de la région MENA La banque mondiale est optimiste sur les perspectives de croissance mondiale. « 2018 a de bonnes chances d'être la première année depuis la crise financière où l'économie mondiale tournera à plein régime ou presque », prévoit la banque mondiale. Un optimisme cependant prudent. « Il subsiste des risques de détérioration de la conjoncture mondiale. Un durcissement soudain des conditions de financement à l'échelle mondiale pourrait compromettre la croissance. De nouvelles restrictions au commerce et la montée des tensions géopolitiques pourraient saper la confiance et freiner l'activité économique », explique le rapport. Pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, la croissance de la région s'accélérera pour atteindre 3 % en 2018, contre 1,8 % en 2017. L'amélioration des recettes touristiques et l'envolée des cours de pétrole sont les deux facteurs déclencheurs de la croissance dans la région. La BM prévoit un taux de croissance de 1,2% en Arabie Saoudite et 4.2% en Egypte. Pour la Tunisie les projections sont plutôt optimistes. La Banque prévoit une croissance de 2% en 2017, 2.7% en 2018, 3.3% en 2019 et 4% en 2020. Toujours selon le rapport de la BM, la croissance de la zone euro devra profiter à certains pays de la région dont la Tunisie. L'activité dans la zone euro devrait déjà soutenir le redressement de ces économies qui dépendent fortement de l'UE tant en terme d'échanges commerciaux ou de flux financiers. Le premier défi à relever par les pays de la région MENA est celui de la promotion du rôle du secteur privé dans l'investissement. L'investissement dans l'infrastructure de base, l'amélioration de l'efficacité du secteur public et de la gouvernance sont également les facteurs clé de la croissance pour la région estime la Banque Mondiale.