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Alain Delon: « Je hais cette époque, je la vomis »
Publié dans Le Temps le 21 - 01 - 2018

Dans une interview à « Paris Match », l'acteur mythique du « Guépard » se livre, désabusé. « La vie ne m'apporte plus grand-chose», explique-t-il.
Alain Delon affirme qu'il quittera « ce monde sans regret » dans une interview-bilan parue jeudi dans un numéro spécial de Paris Match consacré à ses 60 ans de carrière. « La vie ne m'apporte plus grand-chose. J'ai tout connu, tout vu. Mais surtout, je hais cette époque, je la vomis », explique l'acteur âgé de 82 ans à la fin de cet entretien avec Valérie Trierweiler intitulé « Moi, Delon : l'interview de sa vie ».
« Il y a ces êtres que je hais. Tout est faux, tout est faussé. Il n'y a plus de respect, plus de parole donnée. Il n'y a que l'argent qui compte. On entend parler de crimes à longueur de journée. Je sais que je quitterai ce monde sans regret », lance Alain Delon après être revenu sur sa carrière, le rapport difficile avec sa famille, les femmes qu'il a aimées et les amis qu'il a perdus. « Presque tout le monde est mort », souligne l'acteur mythique du Guépard. Interrogé sur la place d'une femme dans sa vie aujourd'hui, l'acteur répond qu'il ne l'a « pas trouvée ». « Je ne dis pas qu'il n'y a pas de candidates. Il y en a dix, mais aucune pour le moment ne me convient pour finir ma vie. (...) Je pourrais épouser une femme si elle était prête à m'accompagner jusqu'à la fin », explique l'acteur.
Alain Delon précise également que le tournage de son « dernier film », prévu avec Patrice Leconte et où il doit partager l'affiche avec Juliette Binoche, « a pris du retard ». Et il « voudrait remonter sur les planches une dernière fois ». Le dernier long métrage avec Alain Delon remonte à 2008, avec Astérix aux Jeux olympiques de Frédéric Forestier et Thomas Langmann, dans le rôle tout en autodérision de Jules César. Au théâtre, l'acteur a été dernièrement à l'affiche d'Une journée ordinaire d'Eric Assous (2011 et 2013).
Il évoque la mort et ses funérailles
Dans « Paris Match », l'acteur de 82 ans évoque la mort et ses funérailles, déjà organisées. Il ne laissera pas vivant son chien derrière lui.
On le sait habité par la mort et la nostalgie, les souvenirs douloureux de ses chers disparus – Romy Schneider, René Clément, Jean-Claude Brialy et, bien sûr, Mireille Darc –, la sensation de ne plus faire partie d'un monde qu'il ne reconnaît pas... Dans Paris Match, qui lui consacre à la fois sa une et un hors-série la même semaine, Alain Delon, 82 ans, aborde le sujet de la mort avec franchise. « Je n'en ai absolument pas peur, explique-t-il dans une longue interview accordée à Valérie Trierweiler. La mort est la seule chose au monde dont nous soyons sûrs. C'est une question de temps. Combien d'années me reste-t-il à vivre ? Je peux aller jusqu'à 90-92 ans. Ce n'est pas moi qui décide, c'est l'Autre, là-haut. »
Est-il croyant ? « Je le suis moins que lorsque j'étais jeune, répond-il. Je ne crois pas en Dieu, mais ma passion, c'est Marie. Parce que j'aime cette femme, j'aime tout ce qu'elle a fait. Evidemment, on connaît plus son fils, mais qui était-il vraiment ? Marie, je lui parle, je lui dis des choses, je lui demande des choses. Elle m'apporte un soulagement, elle m'apporte une compagnie que je n'ai pas, elle est toujours là. Elle m'écoute et me réconforte. »
Il ne croit guère à l'au-delà : pour lui, la course s'arrêtera net, après une vie de stress et de strass qui lui a fait côtoyer les plus grands en soixante ans de carrière. « Malheureusement, je crois surtout à un sous-terre. Certains me parlent de l'âme. Le corps meurt et l'âme demeure, mais où va-t-elle ? J'aimerais bien le savoir, s'interroge l'acteur. C'est triste, mais je crois qu'on ne devient qu'un corps qui pourrit sous terre. »
Loubo, son dernier fidèle
Sa crainte est surtout de mourir avant son chien Loubo, un berger malinois qui vient égayer sa solitude depuis maintenant trois ans. « C'est mon chien de fin de vie, un berger belge que j'aime comme un enfant, confie-t-il. S'il devait mourir avant moi, ce que j'espère, je n'en prendrais pas d'autres. (...) Si je meurs avant lui, je demanderai au vétérinaire qu'on parte ensemble. Il le piquera afin qu'il meure dans mes bras. Je préfère ça plutôt que de savoir qu'il se laissera mourir sur ma tombe avec tant de souffrances. »
Dans une ambiance quelque peu crépusculaire, il ouvre à Match sa maison de Douchy, un domaine de 55 hectares situé dans le Loiret, où il vit reclus, comme un vieux loup solitaire. Et tient à poser dans la chapelle, où il a prévu de se faire un jour inhumer, tout près des 50 tombes de ses chiens, fidèles parmi les fidèles... Il y a cinq emplacements prévus autour de son caveau, situé juste derrière l'autel. « On verra qui me rejoindra par la suite », dit-il sans s'épancher davantage. À quelques mètres, une petite maison de deux pièces, un salon, une simple salle de bain et une chambre où trône un lit tapissé de cuir noir, acheté avec son premier cachet d'acteur. Ce sera sa chapelle ardente, prévient-il, là où sera exposé son corps, avant l'inhumation, pour qu'une quinzaine de proches, pas plus, puissent venir se recueillir une dernière fois. Et, à quelques mètres, Loubo, le compagnon des derniers jours, le veillera pour l'éternité.


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