Il y a longtemps que Nidaa Tounès a perdu son aura, après les débâcles qu'il a subies, à la suite des défaillances, des démissions et des expulsions, pour ne plus avoir sa majorité à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), et céder la place au mouvement Ennahdha qui, comme par miracle et on ne sait pour quel calcul, n'a pas cherché à profiter de la situation. Aujourd'hui, Nidaa tente de donner le change, en faisant croire qu'il a, encore, la possibilité de mobiliser. La mobilisation est, actuellement, à son summum, surtout des partis au pouvoir, pour faire croire qu'ils sont capables de rassembler et de mobiliser, au moment où les citoyens de tous bords montrent, selon les sondages, qu'ils en ont assez des politiciens, de leurs promesses et de leurs manigances. La coalition contre-nature entre Nidaa et Ennahdha a désespéré plus d'un, parmi leurs militants et leurs sympathisants, surtout qu'ils pensent que les deux partis ont failli à leur devoir et renié leurs promesses. Le vote-sanction des élections présidentielle et législatives précédentes ont démontré que la majorité des Tunisiens voulaient se débarrasser du mouvement islamiste, mais le président de la République, Béji Caïd Essebsi n'a pas trouvé mieux que de mettre la main dans la main, avec Ennahdha, alors que rien ne pouvaient les réunir. L'arrivée de Hafedh Caïd Essebsi à la tête du parti de son père n'avait pas été pour arranger les choses, au vu des méthodes utilisées qui ont fait le vide autour de lui et permis le retour des porte-voix de l'ancien régime au-devant de la scène. Il faut ajouter à cela les représentations locales et régionales de Nidaa qui sont aux abonnés absents et qu'il est nécessaire de redynamiser avec des arguments capables de rétablir la confiance des électeurs et de remettre le parti sur les rails. Certes, la machine de l'ancien Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD – parti de l'ancien régime dissous) est mise en branle, mais il faut beaucoup plus pour que Nidaa récupère la place qu'il occupait, bien qu'il ait impliqué des ministres et autres hauts responsables et personnalités crédibles dans les régions, pour arriver à ses fins. La commission nationale des élections, créée par le mouvement Nidaa Tounès, doit se réunir ce week-end pour annoncer les listes des candidats du parti aux prochaines élections municipales, selon le porte-parole du Nidaa Mongi Harbaoui. Il a précisé que le parti est en avance dans la constitution des listes électorales et compte participer dans les 350 circonscriptions. Il a de même indiqué que la plupart des listes qui ont été déjà constituées comptent, en plus des adhérents du parti, un certain nombre d'indépendants et de personnalités agissantes dans les circonscriptions électorales."Nous avons loué un nouveau local qui sera inauguré prochainement pour permettre à la commission nationale des élections municipales du parti de se réunir avec les membres des listes candidates et examiner les préparatifs pour cette échéance", a-t-il fait savoir. Harbaoui a ajouté que les commissions régionales du parti ont tenu de leur côté des réunions avec les dirigeants du bureau exécutif du Nidaa et certains députés de son groupe parlementaire pour collecter les dossiers comportant des données sur les candidats dans les 24 gouvernorats. Il a également annoncé avoir chargé 29 dirigeants du Mouvement, pour la plupart des membres du gouvernement et des conseillers auprès du président de la république, pour superviser la constitution des listes électorales. Entre les espoirs, les prévisions et la situation sur le terrain, il y a tout un monde et tout un parcours semés notamment d'embuches.Toutefois, l'espoir est que tous les partis et tous les politiciens tirent la leçon et comprennent une fois pour toutes que la dernière décision revient à l'électeur qui est seul maître de son destin et le seul capable de changer la physionomie d'un régime politique.