Les jeunes protestataires qui avaient bloqué les activités des sociétés pétrolières opérant à El Kamour (Gouvernorat de Tataouine) se sont montrés très menaçants dimanche. Réunis à la Place Echaâb, en pleine centre-ville de Tataouine, ces protestataires ont lancé un ultimatum d'une semaine au gouvernement pour mettre en application l'accord signé en juin dernier en présence du secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi. Les protestataires qui répondaient à un appel au rassemblement lancé par la coordination du sit-in d'El-Kamour ont dénoncé «les atermoiements du gouvernement et son peu d'empressement à appliquer les clauses de l'accord conclu et à honorer ses engagements en la matière». Ils ont également menacé de redescendre dans la rue et dresser de nouveau les tentes du si- in. «Le gouvernement n'a pratiquement pas mis en application la plupart des points énumérés dans l'accord surtout ceux relatifs à la création d'emplois dans la région et la mobilisation d'une enveloppe financière destinée à aider les jeunes à créer des projets agricoles», a souligné le porte-parole de la coordination du sit-in d'El Kamour, Tarek Haddad. Conclu entre l'ancien ministre de la Formation professionnelle et de l'emploi, Imed Hammami, et des représentants des protestataires qui ont campé durant deux mois niveau d'une station de pompage à partir de laquelle on peut fermer d'un tour de main un oléoduc souterrain, l'accord prévoit notamment le recrutement d'un membre de la famille du martyr Anwer Sakrafi et d'un membre de la famille du blessé Abdallah Aouari, le recrutement de 1500 personnes au sein des sociétés pétrolières (100 en juillet,150 en septembre, 200 en octobre, 400 en novembre et 150 en décembre) et l'embauche de 3000 chômeurs dans les sociétés chargées de la protection de l'environnement sur trois ans (1500 agents en 2017, 1000 en 2018 et 500 personnes en 2019). L'accord, qui a mis fin à des protestations émaillées d'affrontements sanglants entre les forces de l'ordre et les jeunes de la région, prévoit également la titularisation de 370 agents dans les sociétés pétrolières et de l'environnement à la fin de leurs contrats à durée déterminée, le versement d'une indemnité de recherche d'emploi de 500 dinars aux personnes recrutées dans les sociétés pétrolières en attendant leur prise de fonction, l'allocation d'un budget de 80 millions de dinars au Fonds de développement régional, et l'annulation des poursuites judiciaires engagées contre les protestataires. A noter qu'un décret présidentiel paru le 3 juillet 2017 dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) a proclamé les sites de production et des installations es sites et les installations sensibles et vitales ainsi que les régions avoisinantes comme étant des zones militaires interdites, En vertu de ce décret présidentiel, les unités militaires chargées de la protection et la sécurisation des zones militaires interdites sont habilitées à utiliser tous les moyens de force en possession, pour faire face à toute agression ou attaque ciblant les personnes ou les installations, y compris les actes de sabotage et tentatives d'entrée en force.