La présidente de l'Instance vérité et dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine, vient de lancer un énième défi à l'Etat et à ses institutions. Se basant sur l'article 18 du statut de l'Instance, elle a décidé de demander une prolongation du mandat de l'Instance pour une année de plus alléguant du fait que l'Instance n'a pas réussi à finir son travail à temps puisque plusieurs parties n'ont pas été coopératives avec elle ; le Tribunal militaire ou encore le pôle judiciaire financier ont été cités à titre d'exemple. Bien que toute prolongation requière l'approbation de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), conformément à l'article 59 de sa loi organique, il semblerait que Sihem Ben Sedrine soit déterminée à continuer sa mission. Lors d'une récente intervention radiophonique elle a indiqué que l'Instance a reçu 63.000 dossiers, alors qu'elle ne s'attendait qu'à 30.000 cas. Au lendemain de la décision de la présidente, une autre affaire est venue relancer la polémique après que l'IVD ait décidé de stocker ses archives auprès de parties étrangères. Cette fois-ci, c'est le président de l'Instance d'accès à l'information, Imed Hazgui, qui a tenu à intervenir médiatiquement pour expliquer que cette surprenante décision est totalement illégale puisque l'appel d'offres lancé par l'IVD doit absolument être remporté par une société tunisienne et non par une entreprise étrangère. De son côté, Mohamed Hédi Ouaslati, membre de l'Instance nationale de protection des données personnelles, a déclaré que stocker les archives de l'IVD auprès d'une partie étrangère s'oppose totalement à l'article 24 de la Constitution et à l'esprit même de la loi organique relative à la justice transitionnelle. Pour le directeur-général des Archives nationales de Tunisie, Hédi Jalleb, la décision de l'IVD représente un vrai danger puisque ces documents pourraient très bien être employés pour des objectifs qui n'ont rien à voir avec la justice transitionnelle. Face à ces sévères critiques, le membre de l'IVD, Salah Eddine Rached, a déclaré que l'appel d'offres est toujours en cours et qu'aucune décision définitive n'a été prise dans ce sens. Et d'ajouter que l'Instance dispose d'une grande quantité d'archives ce qui demande d'importantes capacités techniques pour son stockage. Sihem Ben Sedrine, qui a tenté, en décembre 2014, de récupérer les archives nationales du palais de Carthage à l'aide de quelques camions (et qui en a été empêchée, à l'époque, par les agents de la Garde présidentielle), semble aller de l'avant dans son hystérie habituelle. Toutefois, nous n'allons pas nous permettre de critiquer celle qui vient de déplorer qu'environ une quarantaine de matière médiatique est mensuellement émise à son encontre parce que, apparemment, la présidente de l'IVD pense, sincèrement, qu'elle est personnellement visée par ‘nos critiques'. D'ailleurs, cette considération réside peut-être derrière les différentes plaintes qu'elle a déposées à l'encontre de nos collègues de BusinessNews, des procès qu'elle n'a pas remportés...