Le nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé devrait démarrer fin mars, avec une réunion du comité central des négociations composé de cinq membres du Bureau exécutif de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et d'autant de dirigeants de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du commerce et de l'Artisanat (UTICA). Ce comité central devrait plancher sur les modifications à apporter à l'accord-cadre conclu entre les deux organisations, fixera les grandes lignes du nouveau round de dialogue social et un calendrier précis qui devrait être respecté par l'ensemble des parties concernées. Place ensuite à la mise en place de commissions mixtes couvrant les 54 secteurs d'activités économiques régies par des conventions sectorielles (44 conventions sectorielles ont été signées entre l'UGTT et l'UTICA et dix autres ont été signées avec des syndicats patronaux indépendants comme la Fédération tunisienne de l'hôtellerie et la Fédération de l'enseignement privé). Les commissions sectorielles mixtes composées chacune de quatre représentants des salariés et de quatre représentants des patrons discuteront, en premier lieu, de majorations salariales adaptées à la situation de chaque secteur d'activité. «Contrairement aux précédents rounds de dialogue social, les négociations se dérouleront au niveau de plusieurs commissions sectorielles composées de représentants de la Chambre patronale et la Fédération syndicale dans chaque secteur d'activité», souligne le secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé du secteur privé, Mohamed Ali Boughdiri. «Cette démarche qui était en vigueur depuis le démarrage du dialogue social triennal avant le recours exceptionnel à des négociations générales après la révolution, vise à prendre en compte les spécificités de chaque secteur d'activité économique», ajoute-t-il. Les commissions sectorielles mixtes plancheront également sur les aspects réglementaires régissant les relations professionnelles tels que la mise à jour du classement professionnel, le droit syndical, les mesures disciplinaires, la prise en considération de l'expérience professionnelle, les délais de titularisation et la durée des stages et des périodes d'essai. L'objectif de la révision de ces aspects règlementaires est de mettre les conventions sectorielles au diapason de la nouvelle Constitution adoptée en 2014 et des mutations socio-économiques qu'a connues le pays au cours des dernières années. L'UGTT a, par ailleurs, présenté au ministère des Affaires sociales, qui joue le rôle d'arbitre en matière de dialogue social, de nouveaux projets de conventions sectorielles couvrant plusieurs secteurs tels que les centres d'appels, l'audiovisuel, l'industrie pharmaceutique, l'aquaculture et la conservation des produits de la mer et l'agriculture. A noter dans ce cadre que le nouveau round de dialogue social a été au centre d'une rencontre au sommet tenue récemment entre le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, et le président de l'UTICA, Samir Majoul. Rien n'a filtré sur cette rencontre qui a été qualifiée de «positive» par le Bureau exécutif de la centrale syndicale. Pour rappel, le dernier round des négociations sociales dans le secteur privé pour les années 2016 et 2017, qui a été signé mars 2017, a été extrêmement difficile au regard de la conjoncture économique difficile qui prévalait et prévaut encore dans le pays. Un accord prévoyant une majoration de 6% du salaire de base et des primes fixes a été finalement signé après plusieurs mois de frictions.