C'est désormais officiel. L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a annoncé que les négociations sociales dans le secteur public démarreront en juin prochain. Selon une source bien informée au sein de la centrale syndicale, ces négociations permettront à quelque 700.000 fonctionnaires et salariés exerçant dans les établissements publics de bénéficier de majorations salariales visant à limiter la détérioration de leur pouvoir d'achat. D'autre part, l'UGTT a réclamé une augmentation de 10% du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et appelé à une réforme de la caisse de la compensation dans le sens de l'orientation des subventions des produits de base (4200 millions de dinars en 2013) aux couches sociales les plus démunies. Sur un autre plan, les négociations sociales dans le secteur privé ont démarré jeudi au siège du ministère des Affaires sociales. Les négociations, qui concernent l'augmentation des salaires et la révision des conventions collectives sectorielles, s'annoncent difficiles. D'autant plus que l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) a déjà estimé que le taux de 6% réclamé par l'UGTT en ce qui concerne les majorations salariales est trop élevé, notant que plusieurs secteurs souffrant de difficultés économiques liées à la conjoncture qui prévaut dans le pays et à l'échelle internationale ne pourront pas supporter des augmentations salariales aussi importantes. Commissions mixtes Dans le cadre de ce nouveau round de dialogue social, qui se tient après une année blanche, le département du secteur privé relevant de l'UGTT a mis en place un comité de négociation pour piloter le dialogue avec les représentants du patronat. Ce comité comprend quatre membres du Bureau exécutif national de l'UGTT, en l'occurrence Belgacem Ayari (secrétaire général adjoint chargé du secteur privé), Mouldi Jendoubi (secrétaire général adjoint chargé de la législation et des conflits), Anouar Ben Gueddour (secrétaire général adjoint chargé des études et de la documentation) et Abdelkarim J'rad (secrétaire général adjoint chargé de la couverture sociale et de la santé et sécurité professionnelle). Le comité de négociations se compose aussi de quatre secrétaires généraux des plus importantes fédérations professionnelles, à savoir la Fédération générale du textile, de l'habillement et de la chaussure (Habib Hezami), la Fédération générale du pétrole et des produits chimiques (Faouzi Chibani), la Fédération générale de la métallurgie et de l'électronique (Taher Barbari) et la Fédération générale du tourisme, du commerce et de l'artisanat (Habib Rejeb). L'UGTT et l'UTICA avaient déjà formé trois commissions mixtes chargées d'examiner les questions des majorations salariales, de l'amélioration de la productivité dans le secteur privé et de l'amélioration du pouvoir d'achat salariés à travers la maîtrise de la flambées des prix des produits de base, la lutte contre le marché parallèle et la révision des politiques fiscales.