Une conférence de presse a été tenue hier par l'Association des jeunes médecins (AJM)au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens et ce à propos des revendications des jeunes médecins internes et résidents qui ont entamé, depuis le 06 février dernier, une grève pour réclamer leurs droits. Jed Henchiri, Président de l'AJM a insisté lors de son intervention sur le fait que ces réclamations datent de sept ans déjà et que le ministère de la Santé faisait toujours la sourde oreille. En effet, après la grande polémique du service civil dans les régions de l'intérieur, vient celle du diplôme de doctorat en médecine. L'AJM a dénoncé un point très important dans la réforme des études médicales à savoir la fusion des deux diplômes : celui du « Doctorat en médecine » et celui de « fin de spécialité ». « Il n'est pas du tout légitime de priver un étudiant, après sept longues années de dures études, de son droit d'obtenir un diplôme qui définit son statut et qui lui permet d'exercer son métier » nous déclare un jeune médecin. Ce projet de loi pose problèmes pour ces jeunes médecins qui se trouvent pendant douze ans sans diplôme et sans statut qui protège leurs droits et limite leurs responsabilités. Leur unique péché étant de choisir de devenir médecin ! L'attribution d'un seul diplôme à la fin de la spécialité pose un grand problème à l'équivalence pour les médecins qui veulent poursuivre leur spécialité à l'étranger. En fait, pour retenir les jeunes médecins à exercer en Tunisie, il faut les encourager en leurs fournissant une une bonne infrastructure et des hôpitaux bien équipés et non pas en les privant de leur diplôme, nous dit-on ! Quatre demandes légitimes Zied Bouguerra, membre de l'association a affirmé que cette réforme a fait l'objet de plusieurs discussion avec le ministère de tutelle mais toujours en vain. Ainsi, précise-t-il la grève sera ouverte et maintenue et généralisée dans tous les services, réanimation et urgence compris, et ce à partir du lundi 05 mars. Les internes et les résident n'assureront que les actes urgents pendant les gardes faites de 14h à 8h le lendemain. Mais que veulent au juste ces jeunes médecins ? -L'abrogation du projet de loi qui vise à fusionner le « Diplôme de doctorat en médecine » et le « Diplôme de fin de spécialité » et de maintenir donc les deux diplôme séparés. -L'application du décret de loi concernant le service civil. -L'ouverture du dossier des rémunérations des médecins stagiaires étrangers qui ont étudié en Tunisie. -L'ouverture du recrutement pour les médecins volontaires pour combler les postes vacants dans les hôpitaux universitaires. Rym Mahjoub, médecin et membre de l'assemblée des représentants du peuple a été présente pour soutenir ces jeunes médecins dans leurs demandes.