- Tout le monde s'attendait à ce que la situation se décante et qu'on arrive enfin à élire les quatre membres de la Cour constitutionnelle. Mais, contre toute attente, les députés n'ont pas respecter les accords conclus entre les présidents des groupes parlementaires, ce qui a conduit à revenir à la case départ, pour une nouvelle plénière mercredi prochain, avec cela coûte pour le pays et pour l'ARP qui a, encore, de grands dossiers en attente. Les présidents de groupes parlementaires réunis mercredi soir à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) au Bardo ont convenu d'organiser mercredi prochain un troisième tour de vote en séance plénière pour l'élection de trois membres de la Cour constitutionnelle. C'est ce qu'a notamment déclaré le président du groupe parlementaire d'Ennahdha Noureddine Bhiri. La réunion, a-t-il dit, a été l'occasion d'attirer l'attention sur la gravité de ne pas respecter les accords convenus lors de la réunion des présidents de groupes parlementaires tenue mercredi matin. L'accent a été également mis, a-t-il ajouté, sur la nécessité pour chaque bloc parlementaire d'assumer ses responsabilités si l'ARP échoue à nouveau à élire les membres éligibles à la Cour constitutionnelle lors de la prochaine séance plénière. Au second tour de l'élection des quatre membres éligibles à la Cour constitutionnelle ce mercredi, seule Raoudha Ouersghini, candidate de Nidaa Tounès, a obtenu la majorité des voix exprimées (150 voix) malgré les accords convenus autour des candidats. Ayachi Hammami et Sana Ben Achour ont recueilli 104 voix tandis qu'Abdellatif Bouazizi a obtenu 116 voix. Le parti Afek Tounès a exprimé sa "grande déception" pour l'échec de la plénière, estimant que cet échec dénote "un manque de responsabilité de certains blocs parlementaires qui placent leurs intérêts étroits avant l'intérêt supérieur de la nation". Le parti s'est "très préoccupé" par l'entrave posée devant la mise en place de la cour constitutionnelle, une des plus importantes garanties du processus démocratique", ajoute le parti dans un communiqué rendu public mercredi soir, mettant en garde contre un nouvel échec, un blocage total du scrutin et le maintien du vide constitutionnel. "Cette perspective est un danger pour la démocratie et la stabilité du pays", estime le parti qui appelle tous les autres blocs parlementaires à "assumer leur responsabilité historique devant le peuple" pour assurer le succès du troisième tour de scrutin et le parachèvement de l'élection des membres de la cour constitutionnelle. Afek Tounès a rappelé que la Tunisie "vit un moment historique depuis la révolution, représenté par la mise en place des institutions constitutionnelles dont la cour constitutionnelle alors que le processus démocratique fait face à de grands périls dus au marasme économique et politique ainsi qu'à la perte de crédit de la classe politique".