Le chef du gouvernement, Youssef Chahed a déclaré que «gagner la guerre contre le terrorisme ne peut se réaliser en l'absence d'un dialogue entre les religions et les civilisations». «Combattre le terrorisme commande d'unir les volontés sincères des nations, des religions et des civilisations pour rapprocher les vues, identifier les points communs et faire barrage à l'extrémisme», a-t-il affirmé, hier matin, à Djerba, à l'ouverture des travaux de la Conférence internationale sur les religions et les civilisations pour la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme qui se déroule en marge du pèlerinage juif de la synagogue de la Ghriba. Selon Chahed, la Tunisie a eu une expérience singulière qui demande le soutien de tous ses amis et partenaires. Une expérience, a-t-il souligné, qui illustre la victoire de la raison et de la sagesse et prouve jour après jour que les valeurs humaines permettent d'instaurer la paix dans le monde. «La guerre contre le terrorisme est avant tout une guerre conceptuelle qui ne peut être remportée uniquement à travers des solutions sécuritaires et militaires mais aussi par des approches idéelles et religieuses», a-t-il soutenu, estimant que la rationalisation du discours religieux est la clé de la sécurité. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, rappelé que gagner la guerre contre le terrorisme est un volet essentiel dans le Document de Carthage et constitue une priorité pour le gouvernement d'union nationale dans la mesure où elle est le principal garant pour sortir de la crise que vit le pays depuis des années. Il a, dans ce contexte, évoqué la stratégie nationale pour la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme signée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi. «Tout ce qui a été réalisé en Tunisie en matière de démocratie repose sur la protection des droits et des libertés de tous les citoyens sans discrimination», a-t-il souligné. Le pèlerinage de la Ghriba à Djerba a débuté, mercredi, et s'est achevé, hier, comme le veut la tradition. Juifs et Musulmans de tous âges et de diverses nationalités ont commencé à affluer à la Synagogue de la Ghriba, deuxième plus vieux lieu de culte juif dans le monde. Après avoir enlevé ses chaussures, couvert sa tête et allumé une bougie, le visiteur inscrit ses vœux sur un œuf dur qu'il dépose au fond d'une cavité. Selon Perez Trabelsi, président du Comité de la Ghriba, pas moins de cinq mille visiteurs sont attendus cette année, grâce à l'amélioration de la sécurité dans le pays et le retour de confiance. Un important dispositif sécuritaire et militaire est déployé autour de la synagogue et un peu partout sur l'île pour assurer le bon déroulement de ce rendez-vous annuel où des personnalités nationales et internationales de haut niveau sont attendues.