«L'expérience de cohabitation interreligieuse que vit la Tunisie est un message d'amour et de paix adressé au monde entier», a déclaré mercredi le chef du gouvernement, Youssef Chahed, au premier jour du pèlerinage annuel juif de la Ghriba qui se tient les 2 et 3 mai 2018 à l'île de Djerba. «Résolument engagé à poursuivre cette expérience, ce pays de trois mille ans de civilisation et d'histoire restera toujours ouvert à l'Autre», a-t-il assuré aux médias. «Le gouvernement a beaucoup investi dans la sécurité du pays et réussi à en récolter les fruits», s'est-il félicité, affirmant que «la Tunisie est un pays touristique sûr». «La ziara de la Ghriba est un fort indicateur de la réussite de la saison touristique «, a, de son côté, déclaré la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Selma Elloumi Rekik, qui a affirmé que le pèlerinage annuel juif de la Ghriba offre une occasion renouvelée pour consacrer les principes de tolérance et de cohabitation entre les religions. «Le peuple tunisien est en droit d'être fier de cette diversité religieuse et de cette cohabitation interreligieuse», a pour sa part affirmé l'ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Daniel Robinson, qui était présent à l'ouverture de cet événement. Au premier jour du pèlerinage annuel juif de la Ghriba, au moins deux mille visiteurs sont venus pour accomplir les rites de la ziara, un chiffre qui est appelé à atteindre cinq mille au deuxième jour de cet événement annuel, soit une augmentation de deux mille visiteurs par rapport à l'année précédente, a expliqué le président de l'Association de la Ghriba, Pérès Trabelsi. «Au deuxième jour du pèlerinage, plusieurs personnalités devraient rejoindre la synagogue de la Ghriba», a-t-il souligné. Il s'agit notamment, selon lui, du grand Rabbin de Moscou, du Grand Rabbin de Londres et du Grand Rabbin de Paris. «Cette forte affluence ne peut que démontrer la réussite de la Ghriba à reconquérir son aura d'antan», a-t-il souligné, faisant remarquer que ce succès revient principalement au climat de paix et de stabilité qui prévaut dans le pays. Gagner la guerre conter le terrorisme, une priorité nationale D'autre part, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a déclaré que «gagner la guerre contre le terrorisme ne peut se réaliser en l'absence d'un dialogue entre les religions et les civilisations». «Combattre le terrorisme commande d'unir les volontés sincères des nations, des religions et des civilisations pour rapprocher les vues, identifier les points communs et faire barrage à l'extrémisme», a-t-il affirmé, hier matin, à Djerba, à l'ouverture des travaux de la Conférence internationale sur les religions et les civilisations pour la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme. Selon Chahed, la Tunisie a eu une expérience singulière qui demande le soutien de tous ses amis et partenaires. Une expérience, a-t-il souligné, qui illustre la victoire de la raison et de la sagesse et prouve jour après jour que les valeurs humaines permettent d'instaurer la paix dans le monde. «La guerre contre le terrorisme est avant tout une guerre conceptuelle qui ne peut être remportée uniquement à travers des solutions sécuritaires et militaires mais aussi par des approches idéelles et religieuses», a-t-il soutenu, estimant que la rationalisation du discours religieux est la clé de la sécurité. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, rappelé que gagner la guerre contre le terrorisme est un volet essentiel dans le Document de Carthage et constitue une priorité pour le gouvernement d'union nationale dans la mesure où elle est le principal garant pour sortir de la crise que vit le pays depuis des années. Il a, dans ce contexte, évoqué la stratégie nationale pour la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme signée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi. «Tout ce qui a été réalisé en Tunisie en matière de démocratie repose sur la protection des droits et des libertés de tous les citoyens sans discrimination», a-t-il souligné.