L'ancien dirigeant d'Al Jomhouri et fondateur du Mouvement démocratique, Ahmed Néji Chebbi, a publié un texte sur sa page officielle Facebook où il est revenu sur la crise politique actuelle du pays. Dans son analyse, Néjib Chebbi a affirmé que la situation actuelle est directement provoquée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui ne veut plus de Youssef Chahed au palais de la Kasbah. Selon l'ancien ministre du Développement au gouvernement de Caïd Essebsi de 2011, le chef de l'Etat est derrière la crise actuelle et attend, replié dans son palais, que «l'humeur du chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, change et que le concerné décide enfin de retirer son soutien au gouvernement d'union nationale». Sans pour autant citer les motivations de Caïd Essebsi, Néjib Chebbi a affirmé que le président de la République compte, en outre, sur le secrétaire-générale de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, pour faire chuter le gouvernement actuel, quitte à ce que cela passe par la pression de la rue. A la fin de son post, le fondateur du Mouvement démocratique a appelé toutes les forces démocratiques à prendre part dans la partie et a réclamé, à son tour, le départ du gouvernement de Youssef Chahed –qui a échoué sur tous les plans de sa mission– pour qu'il soit remplacé par un gouvernement restreint formé de compétences capables de bien faire appliquer les grandes réformes et assurer la relance économique du pays. Voulant s'attaquer au chef de l'Etat, Ahmed Néjib Chebbi, par son dernier appel, a fini par avouer que le concerné a plutôt raison de vouloir évincer le gouvernement actuel. Toutefois, le problème semble résider, pour lui, en la manière de faire du président de la République. La théorie qui dit que Béji Caïd Essebsi est dernière les tentatives de l'évincement du gouvernement Chahed n'est pas nouvelle ; le fait que son fils, Hafedh Caïd Essebsi, soit le principal acteur à réclamer le départ en question, confirme la version sans oublier que les relations privilégiées entre Caïd Essebsi et Noureddine Taboubi peuvent indiquer que le patron de la centrale syndicale n'est pas en train d'agir tout seul. D'ailleurs la reprise des négociations sociales entre le gouvernement et l'UGTT, une reprise annoncée par le chef du gouvernement en début de la semaine, peuvent donner une autre tournure à la situation ; la centrale syndicale peut en effet, à tout moment, prétexter une mauvaise gestion des négociations du côté de la partie gouvernementale et en profiter pour initier des protestations pouvant donner le coup de grâce à l'équipe gouvernementale. Par ailleurs, des sources proches du palais de Carthage nous ont dévoilés qu'un remaniement ministériel est sur le point d'être annoncé et que le président de la République y a activement contribué ce qui veut probablement dire que le départ du gouvernement ne serait pas aussi imminent que cela sans pour autant que cela ne résout le problème définitivement.