La nouvelle édition du festival international de Testour met le cap sur le malouf et les musiques traditionnelles arabes. A suivre du 21 juillet au 4 août pour retrouver chants andalous et nouvelles expressions du «tarab». Depuis cinquante-deux ans, le Festival international de Testour a donné de nouvelles visibilités au malouf puis s'est peu à peu ouvert au patrimoine musical arabe et aux expressions néo-traditionnelles. Installée à Testour, dans une ville fondée par les Andalous sur les rives de la Medjerda, cette manifestation a su bénéficier de la tradition locale en matière de malouf, tout en dotant la Tunisie d'une vitrine internationale pour la promotion de cet art musical qu'ont en partage plusieurs pays. Dans la tradition de Khémais Tarnane et Tahar Gharsa En effet, le malouf, sous diverses formes, existe aussi bien dans la péninsule ibérique que dans les pays du Maghreb. En Tunisie, ce style musical s'est forgé dans les villes andalouses du nord du pays puis, grâce aux efforts de la Rachidia, l'art du «mouwachah» s'est répandu aux quatre coins de la République. Aujourd'hui, le malouf est conservé et interprété dans les différentes sections régionales de la Rachidia, l'Institut de la musique tunisienne fondé en 1934. De plus, de nombreuses chorales et ensemble vocaux existent à travers le pays, surtout à Tunis et Sfax, et font de multiples efforts pour maintenir ce patrimoine en vie. Tout un réseau d'associations musicales continue ainsi la tradition du malouf et le festival international de Testour (tout comme le festival de la médina de Tunis) ouvre en général ses portes à ces groupes qui cultivent la mémoire de Khémais Tarnane ou Tahar Gharsa et les grands maîtres de ce style musical. Sans rester confiné dans le domaine du malouf, le festival de Testour a su s'ouvrir sur d'autres expressions musicales et a évolué dans un esprit proche de la manifestation «Mûsiqât». C'est ainsi un brassage de différentes traditions qui préside au programme du festival qui, cette année, se déroulera du 21 juillet au 4 août. Durant deux semaines, le public de Testour et de nombreux auditeurs venus de la capitale pourront se ressourcer et retrouver l'écho des «noubas» tout en découvrant d'autres artistes. «Ziara» de Sami Lejmi au programme Une dizaine de représentations tunisiennes et arabes constitueront le menu des festivaliers qui pourront retrouver Nabiha Karaouli, plusieurs troupes de malouf, la «Ziara de Sami Lejmi (programmée le 1er août) et d'autres artistes. L'ouverture du festival devrait être assurée par une formation locale de Testour, avec un répertoire choisi dans les traditions les plus mélodiques du malouf. Une manifestation à suivre! Et une mention spéciale à la Délégation culturelle et aux associations culturelles du gouvernorat de Béja qui, à Dougga, Djebba et Testour, contribuent à consolider des festivals de haute facture. Dans cet esprit, le ministre des Affaires culturelles s'est déplacé le 12 juillet dernier à Béja pour mettre la dernière main à l'agenda culturel estival. Dans cette optique, la 39ème édition du Festival international des arts populaires de Béja aura lieu du 29 juillet au 19 août et sera ouvert avec un spectacle du Ballet national du Burkina Faso. Pour ce dernier festival, la volonté de renforcer le caractère de proximité et la dimension populaire se traduira par la gratuité de plusieurs spectacles et des billets dont le prix ne dépassera pas cinq dinars.