Les réserves en devises ne couvrent que 70 jours A la date du 2 août 2018, le dollar s'échange à 2,692 dinars alors que l'euro vaut 3,147 dinars A la date du 2 août 2018, les chiffres communiqués par la Banque Centrale de Tunisie affichent un niveau de réserves en devises de l'ordre de 10,742 milliards de dinars. C'est un pactole qui couvre uniquement 70 jours d'importation. Cette situation vient juste après quelques jours du décaissement d'une nouvelle tranche de 250 millions de dollars par le FMI. Les explications diffèrent. Certes, la dépréciation de la monnaie nationale face aux principales devises est l'une des principales causes de la baisse des réserves en devises, l'euro et le dollar en l'occurrence en Tunisie. C'est ainsi que depuis le début de l'exercice 2018, le dinar tunisien s'est déprécié à hauteur de 6,86% par rapport à l'euro et de 10,6% par rapport au dollar américain. A la date du 2 aout 2018, le dollar s'échange à 2,692 dinars alors que l'euro vaut 3,147 dinars. A vrai dire, la dépréciation de la monnaie nationale n'est pas chose nouvelle. Depuis 2013, le dinar tunisien connaît une dépréciation face aux principales devises étrangères (euro et dollar américain). On impute cette dépréciation à une série de facteurs d'ordre économique, politique et même sécuritaire. Les mêmes causes produisent les mêmes effets Quoi qu'il en soit, la situation n'est pas inquiétante, au moins pour Bjoern Rother, chef de mission du Fonds Monétaire International (FMI), qui est encore favorable à une dépréciation du dinar. Pour lui, le dinar n'est pas loin d'atteindre sa juste valeur. Pour lui, une dépréciation supplémentaire du dinar (du 10à 20%) est nécessaire et surtout bénéfique pour le pays. Des arguments (classiques) sont ainsi, avancés de la part de Bjoern Rother. La dépréciation du dinar, va théoriquement aboutir à un taux de change compétitif. Une dépréciation du dinar va attirer les investisseurs, développer les exportations et surtout réduire le déficit commercial. Les réserves en devises en devises vont augmenter par la suite. Ces mêmes recettes souvent imposées par le FMI, avaient des retombées catastrophiques. Il suffit tout juste de revoir l'histoire de quelques pays, le Chili et l'Argentine en l'occurrence. Des pays qui ont finalement obéi aux recommandations du FMI. Des pays qui ont connu une inflation de l'ordre de 300%. Des pays, dont les tensions sociales furent opprimées avec la bénédiction du FMI.