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Le navire coule… II faut tout revoir et revenir aux sources !
Publié dans Le Temps le 14 - 09 - 2018

Nida Tounès continue sa descente au purgatoire, démembré martyrisé par les siens et par les chevaux de Troie en nombre incalculables, infiltrés de partout, dans cette belle machine de tous les espoirs déçus depuis 2014 et sa victoire éclatante sur tous les fronts électoraux à l'époque.
Les derniers «Barons» et «Baronnes» de la citadelle du Lac ont fini par quitter le navire, pas comme des «rats», selon l'expression d'un certain Chaouket, mais excédés par tant d'irresponsabilité et tant de gâchis.
Mais il faut remonter le temps aux quelques heures après la victoire de BCE et son parti «prodige», né d'un sursaut ravageur du «Bourguibisme» au sens large, libéral mais progressiste, musulman mais pas islamiste, pro-occidental mais ami de tous les peuples et tous les régimes de la terre y compris la Russie soviétique, la Chine maoïste et Cuba la marxiste, pour comprendre réellement les erreurs fatales commises par les «directions» exécutives du mouvement et qui donnent aujourd'hui aux Tunisiens et au monde l'image d'un ex-grand parti en totale déconfiture.
Première grande erreur, celle de n'avoir pas fait son propre gouvernement avec une majorité, certes, pas écrasante, mais largement suffisante pour s'assumer et chercher des alliances avec les petits partis et les sensibilités individuelles et non le «Léviathan» islamiste !
Encore une fois, on a omis de relire Machiavel, quand il conseillait au Prince Laurent de Medecis : « Sire… ne vous alliez jamais avec les puissants et les plus forts que vous» !
Deuxième erreur fatale… D'un parti de masse autour du charisme important de M. Béji Caïd Essebsi, il fallait créer, et vite, les bases structurelles d'un parti d'encadrement à toutes les échelles locales et nationales.
Et cela n'a pas été fait ! Bien mieux ou pire, on est allé à Sousse jeter les premières bases d'une déstructuration de ce parti de masse dans un Congrès burlesque mal préparé et qui a fini en queue de poisson… !!!
Troisième grande erreur, le «consensus» ou «Tawafouk» non conditionnel avec Ennahdha, qui a tout pris sans rien donner à tous les niveaux, idéologiques surtout, intégration en profondeur dans les structures de l'Etat, avec une allégeance plus déterminée pour leur parti que pour l'Etat lui-même.
L'Etat, ils n'y ont jamais cru et cela ne date pas d'aujourd'hui.
L'élection d'un blogueur extrémiste lié au mouvement islamiste en Allemagne a révélé à tous les observateurs le double jeu d'Ennahdha, sauf aux dirigeants de Nidaa Tounès qui ont perdu pour une poignée de voix un siège… tout en symbole à l'ARP.
Puis, le coup de grâce a été asséné au Nidaa, quand Ennahdha a capturé l'Hôtel de ville de la capitale El Hadhira et ceux d'autres grandes villes de Sfax, Bizerte et la liste est longue, faisant du Parti islamiste le premier parti à l'échelle régionale et locale, pour les cinq années à venir au moins et qui vivra… verra !
Ce «Tawafouk» accepté par BCE, de bonne foi, pour assurer le stabilité politique et sociale du pays, s'est avéré un vrai poison pour Nidaa Tounès, et finalement n'a servi, en toute profondeur, qu'Ennahdha. En étant associée au pouvoir après avoir été ressuscitée de sa défaite électorale, elle a pu bénéficier de tous les avantages de l'Etat, sans trop se mouiller dans la gestion économique et gouvernementale ! D'où cette première mondiale en Tunisie : Un parti politique qui «gouverne», mais ne rend aucun compte au gouvernement et à son chef qui assume seul les échecs et les crises! Mieux encore on demande à ce chef de gouvernement, dont ils font partie, de ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielles.
Mama mia… Même mon maître Raymond Aron, le plus grand politiste du 20ème siècle en France, aurait perdu son latin.
Finalement aucun chat ne chasse pour le bon Dieu (proverbe tunisien : mafammech kattouss yestad li Rabbi) ! Et les islamistes en premier, ce qui est légitime politiquement.
Ces trois, erreurs, ont érodé toute la sympathie immense autour du parti de BCE bien que non structuré comme il aurait dû l'être.
En vérité ce, qui a manqué à Nidaa Tounès c'est les «Hommes d'appareil», comme les Taïeb M'hiri, Ahmed Tlili, Abdallah Farhat et Mohamed Sayah, les vrais patrons du Néo-Destour de Bourguiba.
BCE, ne pouvait pas être au four et au moulin et son accession à la magistrature suprême à Carthage, a fait qu'il ait délégué pratiquement tous ses pouvoirs du parti aux dirigeants de Nidaa Tounès qui n'ont pas beaucoup d'expérience au niveau du bâti-structurel et donc de l'appareil.
Maintenant que le mal est fait, il est, quelque part, trop tard d'y remédier par des retouches manœuvrières. Il faut aller au fond des choses et recréer la dynamique bourguibienne en remettant le «Tawafouk» au placard et réhabiliter les valeurs de la modernisation. Ceci ne veut pas dire faire la guerre à Ennahdha, mais à chacun ses intérêts et «ma yendeblek illa dhafrek».
Youssef Chahed lui-même aurait tort de faire trop confiance aux islamistes… Il en paiera le prix fort, certainement un jour, car ils le lâcheront, si ce n'est déjà fait, comme ils l'ont fait pour BCE.
Comment rassembler à nouveau toutes ces forces merveilleuses qui ont fait le vrai printemps du Nidaa ?!
Faut-il pousser un peu plus Youssef Chahed à «piloter» le Navire en détresse ou bien faut-il créer un autre parti : Une chose est certaine, le Nidaa du Congrès de Sousse a vécu. Il faut du sang neuf !
Reste les chevaux de Troie autour de M. Hafedh Caïd Essebsi…. Quand va-t-il comprendre le mal qui lui a été fait à lui et au Parti ?!
«Mouchi Kima Wouldha, Kima Rebibha». Rien ne vaut l'authenticité et le cuivre ne deviendra jamais de l'or massif !
BCE a réussi ce miracle, en 2014, de rééquilibrer le paysage politique, et de vaincre Ennahdha démocratiquement et sans répression ni-violence, parce qu'il s'est positionné sur les valeurs qui sont les siennes, celles de la Tunisianité et du Bourguibisme.
Mais tout cela a été dilapidé. Maintenant, il faut repartir de Zéro. Pour cela il faut un leader comme BCE et des Hommes d'appareil… Et, croyez-moi, ils existent en bon nombre dans ce pays qui a vécu une modernisation exemplaire et heureuse depuis deux siècles au moins… dynastie Husseinite comprise.
Le tout c'est de le vouloir, de classer les querelles «familiales»… et de revenir aux valeurs du Néo-Destour, au sens large, avec cette synthèse unique dans le monde arabe et musulman, que j'ai toujours symbolisé à travers trois grands leaders. Habib Bourguiba- Farhat Hached et Cheikh Fadhel Ben Achour. Ces valeurs sont immuables et persistent admirablement dans la mémoire collective des Tunisiennes et des Tunisiens. Tout le reste, à gauche comme à droite, est excessif et donc insignifiant.
Khaled GUEZMIR


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