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Redéfinir le consensus et rebâtir Nidaa ...
Publié dans Le Temps le 13 - 07 - 2018


Mémoire de temps présent par khaled ghezmir
Le temps des manœuvres partisanes reprend de plus belle après les «leçons» du fiasco électoral municipal de Nida Tounès, et les couleurs bleues vifs retrouvées d'Ennahdha à l'image de ce beau foulard porté à nouveau par la nouvelle «Cheikhat», Mme Souad Abderrahim, pour rappeler à qui de droit, le proverbe bien tunisien du retour aux sources «Keskesslou yarjaâ Lasslou !»
On annonce enfin un «congrès» pour le parti de BCE fin septembre prochain, mais tout est encore flou et personne ne sait si la chirurgie sera profonde pour remodeler le parti et opérer une véritable «révision-moteur» avec changement des soupapes de la Direction exécutive, y compris celle du «Patron» en titre M. Hafedh Caïed Essebsi, ou s'il y aura comme d'habitude, un rafistolage relevant plutôt de l'esthétique d'apparence, que de la volonté réelle d'extirper le mal !
Dans cette équation, beaucoup d'éléments interférent. Certains ex-leaders du parti, éjectés au Congrès, plus que problématique de Sousse, tiennent à recoller à la locomotive de BCE, profitant du vide actuel et des résultats catastrophiques aux élections post-2014.
Ils ne posent même pas d'autres conditions que de réintégrer le parti et le processus nidaïste se contentant de réclamer le départ de M. Youssef Chahed de la tête du gouvernement ce qui les rend plus proches encore du directeur exécutif Hafedh Caïd Essebsi, puisqu'ils jouent sur le même registre. A se demander alors, pourquoi, tout ce tralala des démissions et de la création de partis «en papier carton» qui ont brillé par leur absence aux dernières élections municipales !?
D'autres, mais ils sont peu nombreux, voudraient une véritable remise à niveau du Nidaa, y compris la redéfinition de sa vocation de Parti de masse non structuré, à un parti de masse cette fois structuré, dans le sens de l'ancêtre créé par Bourguiba... le Néo-Destour !
La démarche des uns et des autres s'explique par une exigence tactique derrière laquelle se pose la question essentielle du leadership à l'horizon 2019. Il y a ceux qui ne veulent pas griller leurs cartes avec BCE, qui ne dit pas mot sur ses propres convictions et encore moins sur une éventuelle candidature pour un nouveau mandat présidentiel.
Et il y a ceux qui jouent l'après BCE dans la mesure où l'électorat de Nidaa Tounès à l'heure actuelle a perdu toute la vigueur et la ferveur qui l'ont porté au pouvoir en 2014.
Le fait même d'avoir renoncé à gouverner, conformément à son programme électoral plébiscité par le peuple de la modernisation qui était quand même majoritaire par rapport aux islamistes, n'a fait que décevoir des milliers de «Fans» et d'adeptes de Nidaa Tounès des années héroïques qui ont cru en la continuité du «Bourguibisme», nouvelle génération, réconcilié avec la démocratie pluraliste.
Le Tawafouk (consensus) avec les adversaires d'hier, et finalement de toujours, a donné un goût amer à cette «sauce» acceptée dans le but de la réconciliation nationale, de tourner les pages de l'inquisition contre les destouriens et l'ancien régime, et surtout d'agir solidairement au niveau économique et sécuritaire contre le terrorisme.
Or les Islamistes qui ont donné l'air au niveau des déclarations de jouer le jeu avec M. Béji Caïd Essebsi, n'ont rien touché à leur stratégie de contrôle total et totalitaire du discours et du prêche religieux (salafiste encore très marqué). Ils ont refusé de mettre fin à l'inquisition nationale en protégeant à fond la présidente de l'IVD (Instance Vérité et Dignité) dont le mandat court toujours. Enfin ils n'ont pas lâché un iota sur leur tactique d'utiliser le Tawafouk qui leur donne une présence effective et de grand poids dans les affaires et décisions essentielles de l'Etat, pour rafler la mise aux élections législatives partielles d'Allemagne et puis aux dernières élections municipales.
Les Nidaïstes au sens large estiment avoir été roulés.
Du coup ce sentiment de colère sans précédent qui s'est emparé de ce peuple de la modernisation, médusé par ce qui ressemble plus à une manœuvre politique politicienne qu'à un véritable consensus gagnant-gagnant avec les Islamistes d'Ennahdha.
Le défaitisme est à son comble et les abstentionnistes ont voté en masse... contre qui... contre leur propre parti Nidaa Tounès, et ceux qui auront parlé d'un véritable «dépit amoureux», n'ont pas en tort.
Maintenant les choses sérieuses commencent
1/ Comment sortir de ce Tawfaouk empoisonné qui ne sert (et n'a servi jusque-là) que les intérêts d'Ennahdha, sans déclarer la guerre au parti islamiste !? Il y a va de la cohésion nationale et populaire et les menaces à peine voilées de certains cadres dirigeants d'Ennahdha en la personne de Mme Zoghlami et M. Mohamed Ben Salem, le laissent supposé.
2/ Comment rebâtir Nida Tounès pour en faire à nouveau le parti leader de la modernisation crédible et capable de rattraper le temps perdu depuis 2014, et récupérer sa véritable place dans le paysage politique pour limiter l'influence et la progression, grandissantes et qui menacent très sérieusement le modèle sociétal et culturel tunisien !?
L'enjeu est énorme ! Revoir les relations avec Ennahdha en tant que partenaire et non « allié » d'un côté, et recréer Nida Tounès pour en faire un parti de masse mais structuré et hiérarchisé comme le fut le Néo Destour et maintenant Ennahdha doivent être remis à jour.
Tout cela requiert de l'étoffe chez des dirigeants visionnaires et décidés à défendre la Tunisie 3 fois millénaires, la Tunisie des lumières, la Tunisie spécifique identitairement et économiquement.
Bourguiba a mis plus de 22 ans de 1934 à 1956 pour construire un parti leader en Afrique et dans le monde arabe, qui a libéré la Tunisie du colonialisme et qui a construit les bases essentielles de l'Etat national moderne.
A méditer par tous les «leaders» du Nidaa, anciens et nouveaux qui sont pressés, de réserver leurs places aux commandes de l'Etat, en concédant des concessions énormes aux «adversaires» et en jouant le court terme avec des rafistolages hypothétiques et non porteurs.
Plus que jamais, le peuple de la modernisation a ses exigences. Il semble ne plus être près à voter n'importe quoi à l'avenir ! Il veut un leadership capable de sauver la Tunisie des tentations, du retour à l'obscurantisme, avec un Etat fort respectueux des lois, et des partis crédibles et représentatifs.
Nidaa Tounès n'est pas mort cliniquement, mais il a besoin de ressusciter en partie le commandement qui porte les espoirs au renouveau de notre peuple et de notre pays. Et pour cela... il faut les hommes qu'il faut à la place qu'il faut, pour rebâtir le parti, et pour définir les relations et les limites avec les Islamistes. Sans cela, 2019 annonce un nouveau grand revers pour la modernisation. Et la Tunisie risque de basculer vers l'inconnu.


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