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BCE déploie son plan « B »... mais attention aux trous d'air !
Publié dans Le Temps le 16 - 08 - 2018

Enfin BCE s'est décidé à renvoyer le projet «COLIBE» sur l'égalité de l'héritage au Parlement avec cette nuance d'un nouveau compromis qui fait passer la modernité sans écorcher l'islamisme de la «Choura» et des locataires de Montplaisir, plus montés que jamais!
Par conséquent la «Règle» serait l'égalité des sexes pour hériter de leurs parents et l'exception serait de laisser le choix aux légataires d'appliquer «le droit islamique» et toujours cette lecture salafiste et conservatrice de certains «Imams» du nouveau clergé musulman qui s'approprient l'espace religieux sans aucune réaction officielle.
B.C.E déploie, ainsi, un plan «B» inspiré, quelque part, du «Bourguibisme» qui acceptait le compromis des étapes dans les affaires d'état, à condition qu'il prépare l'étape qui mène à l'objectif final ! Bourguiba l'a appliqué avec brio en juillet 1954 en acceptant le compromis de l'Autonomie interne, proposé par feu, Pierre Mendès France et qui s'est avéré un coup de maître puisque l'indépendance a été acquise grâce à la dynamique du compromis positif, le 20 Mars 1956, donc à peine quelques mois plus tard.
Maintenant faut-il croire que BCE nous met sur la trajectoire du bon compromis (encore un Tawafouk... !)
Avec un mouvement islamiste très peu marqué par le rationalisme et capable de toutes les manœuvres, pour faire plier la Constitution, en direction de l'objectif fondamental de l'Etat islamique en Tunisie !? Du coup de maître on peut risquer, aussi le coup de Poker !
Là encore tout dépend du rapport de forces et surtout ce qui attend ce pays à l'horizon 2019.
Une victoire des Islamistes et d'Ennahdha ainsi que, la capture à nouveau de Carthage de la Kasbah et du Bardo comme en 2012 du temps de la « Sainte » Troïka, pourrait donner une autre allure à tout ce que la Constitution a présenté comme acquis intouchables y compris la civilité de l'Etat ! Après tout, c'est l'article 1 de la Constitution qui donne la prééminence au caractère fondamental de l'Etat, qui peut être « Islamique » selon des interprétations et des lectures toutes aussi plausibles des forces arrivées au pouvoir.
Le Cheikh Rached Ghannouchi, qui n'a pas donné sa langue aux chats, et qui sait parfaitement mesurer les étapes, tout comme Bourguiba mais pas pour les mêmes objectifs, ni les mêmes valeurs, l'a plusieurs fois souligné à ses cadres de la Choura et ses sympathisants, y compris certains de ceux récalcitrants qui lui reprochent ses « compromis » avec les « Ennemis de l'Islam », ces fameux orphelins de Bourguiba, de la France et de la Francophonie.
le Cheikh avec sa subtilité manœuvrière et son sourire indéchiffrable, leur a dit entre autres : « Pourquoi vous, vous inquiétez, la Constitution tunisienne précise bien que la Religion de l'Etat est l'Islam et donc aucune contradiction avec les préceptes de l'Islam »... compris la Chariaâ !
Or c'est là le HIC ! Où commence la chariaâ et où finit-elle ?!
« L'exception », sur les règles de l'égalité universelle telles que prescrites par déclaration des droits de l'Homme, du 10 Décembre 1948 à l'ONU qui ont été adoptées et ratifiées par la Tunisie, pourrait devenir non seulement la « Règle », mais ouvrir un véritable boulevard devant les ambitions de beaucoup d'Islamistes à vouloir appliquer intégralement la Chariaâ et le droit islamique.
Si les rapports de force projettent les Nahdhaouis et autres islamistes, plus durs, de nouveau, comme groupement dominant sur la scène politique en 2019, il y aura peut-être, cette fois-ci, un véritable trou d'air qui peut emporter tous les acquis de la modernité.
Les Islamistes ont retenu la leçon des échecs de la Troïka, qui a été trop agitée pour tomber dans la précipitation et le changement identitaire rapide avec toute la déferlante des « gourous » prédicateurs de l'Orient Wahabite et frères musulmans, accueillis en nouveaux conquérants de « L'Ifriquiya » (Tunisie). Si l'occasion leur est offerte à nouveau au lieu de conquérir les mosquées et au lieu d'autoriser les Congrès des Ansar Achariaâ dans les espaces de mobilisation comme ce fut le cas à Kairouan ils focaliseront sur les Institutions et les administrations publiques comme ils l'ont fait aux municipales avec les résultats qu'on connaît. Là, « l'Etat », leur Etat, n'aura pas à se faire prier, ni pêcher par état d'âme, pour enfoncer clous après clous, et engager le pays vers le contrôle identitaire islamique et conservateur.
Finalement, les peuples ont toujours les gouvernements et les systèmes politiques et sociaux qu'ils méritent.
La Démocratie nouvelle en Tunisie a été très favorable aux Islamistes soutenus par l'occident américain complice et parce que le peuple n'est pas suffisamment éduqué au «Rationalisme».
Par ailleurs les classes politiques de la « modernisation » de la gauche comme de la droite libérale, ont commis des erreurs monumentales, surtout au niveau économique.
L'Islamisme politique, ne séduit pas au niveau identitaire et fait très peur. Mais il séduit énormément au niveau économique parce qu'il est d'essence libérale et non-bureaucratique.
Rached Ghannouchi et ses cadres de la choura, ne savent pas à quel point leur attachement (secret... mais visible) aux valeurs des « Frères musulmans » et de l'Islamisme politique, leur fait des ravages et de tort et développe la haine prononcée contre leur modèle, culturel et de société, surtout auprès des élites nombreuses de ce pays et sa forte classe moyenne. Mais c'est leur fonds de commerce et on n'y peut rien.
S'ils se décidaient, à abandonner cette voie de l'hégémonie de l'Islamisme politique, rien ne les arrêtera en 2019 et après, car sur le plan économique, ils ont la faveur de la majorité des Tunisiens y compris de très larges franges de modernistes sans compter la dispersion fatale des adversaires. Ce n'est pas par hasard, si beaucoup d'hommes d'affaires, de gros, adhérent à Ennahdha... souvent discrètement... d'ailleurs ! Ils recherchent en plus de libertés économiques, moins d'impôts et moins de bureacratie. Mais ce qui est encore plus triste, c'est que dans tous ces développements, je ne trouve plus rien à dire ou presque sur Nida Tounès, pourtant héritier naturel du Bourguibisme, de la social-démocratie, et créé pour prendre la relève du Néo Destour et encadrer les masses authentiquement tunisiennes. Quel gâchis... ! Dieu pardonnez leur, ils ont détruit un grand rêve et ne savent plus ce qu'ils font ! Il faut vraiment un miracle pour qu'ils ressuscitent !
La Tunisie majoritairement « Islamiste » en 2019 !? Je préfère regarder encore la mer cristalline azurée tunisienne et ses complaintes d'automne ! Celle-là au moins, ils ne peuvent pas la changer !
Elle est éternelle et le restera comme au Temps de Didon et d'Ulysse !
Khaled GUEZMIR


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