C'est certainement l'un des derniers chants du Cygne de Nida Tounès version 2014 après cette victoire à la Pyrrhus, jadis, «prometteuse» du Parti de BCE, censé équilibrer le paysage politique et ralentir la progression des islamistes vers la conquête totale du pays et de l'Etat ! Tunis « Al Hadhira » façonnée par 3000 ans d'Histoire urbaine, institutionnelle et artistique, a été, finalement capturée par Ennahdha, réalisant ainsi un coup de maître sans précédent, avec cerise sur le gâteau, une Maire femme, de quoi cultiver les plus insensés des amalgames, en faisant de ce courant très conservateur, le premier à avoir installé à l'Hôtel de ville de la capitale, une dame pharmacienne de son état, ancienne constituante.... Mme Souad Abderrahim ! Du coup premier acte de célébration de cette victoire, inattendue, une photo de famille au quartier général d'Ennahdha à Montplaisir avec toute la sainte «Choura» au rendez-vous autour du Cheikh Rached Ghannouchi plus souriant et rayonnant que jamais. Entre temps Nida Tounès et ses dirigeants n'ont plus de voix, car ils n'arrivent plus à compter les défaites, avec cette goutte d'eau assassine, d'un Waterloo cinglant, qui a noyé le Nida dans les sables mouvants du «Tawafouk» (consensus), empoisonné, du concurrent islamiste. Mieux encore et au vu du délabrement inimaginable subi par Tunis, tout au long de ces huit dernières années, l'occasion est unique, et pourrait catapulter le destin de Mme Abderrahim et des Islamistes, vers plus de hauteur, si elle arrive à nettoyer cette ville martyre, de tous les déchets qui l'ont défigurée, avec une accumulation de crasse jamais vécue de mémoire d'hommes, même dans les temps anciens. C'est dire que pour Ennahdha, tout baigne, et le moindre effort accompli par la nouvelle «Cheikhat» sera perçu comme une véritable révolution, vue la stagnation et le laisser aller de ces dernières années. Cette intronisation de Mme Abderrahim, a été évidemment très mal dirigée, par tout le peuple de la modernisation. Qui aurait cru que la première femme « Maire » de la capitale, Al Hadhira, un investissement majeur du «Bourguibisme» et le fruit d'une lutte intense du mouvement féministe tunisien, serait une « Islamiste » sortie du bon cru du mouvement « frères musulmans », dont on connaît les orientations esclavagistes et rétrogrades, vis-à-vis des femmes !? Quand on sait que les Saoudiennes viennent, tout juste, il y a deux semaines, d'avoir le droit de conduire leurs propres voitures, alors que le code du statut personnel tunisien date de 1956, et que nos « lady » conduisaient déjà les leurs, du temps même du protectorat, il y a de quoi se poser des questions sur ce qui attend la Tunisie de la liberté et des lumières dans les décennies qui suivent !? En effet le mouvement islamiste est de nouveau sur la courbe ascendante, profitant de la naïveté occidentale, et de l'opportunisme dégradant et lâche, de cette nouvelle classe politique tunisienne dite « progressiste », qui a tout simplement démissionné, pour donner allégeance aux plus tenaces des islamistes. En effet, M. Abdekrim Harouni président de la « choura » d'Ennahdha (comité central) plus triomphaliste que jamais, vient de remettre les pendules à l'heure « islamiste », et rappeler à tous ceux et toutes celles qui l'auraient oublié, que Ennahdha est un parti « Islamiste » pur et dur et qu'il connaît bien ce qui est « Halel » et ce qui « Haram », de quoi réjouir toute la masse de ses adhérents et décevoir, bien sûr, ceux qui ont cru à la fable du « Tawafouk » et de l'évolution d'Ennahdha vers le parti « civil et démocratique » ! Le premier dindon de la farce, qui aura à avaler allégrement la pilule de M. Harouni, c'est évidement, le bureau directeur de Nida Tounès. En trois ans depuis fin 2014, le parti de BCE successeur du « Néo-destour » Bourguibien, et des forces de la gauche modérées, n'a fait que s'enfoncer dans les méandres des luttes fratricides internes, pour finalement ramer pour la survie, d'abord, d'Ennahdha et maintenant pour son retour triomphal au cœur de l'Etat et du pouvoir. Du coup, tous ses adhérents et sympathisants sont découragés... Si les Boss du Nida veulent porter Ennahdha au pouvoir, alors autant y aller soi-même... « Biyedi... la Biyedi Aâmr » ! Conclusion de tout cela, Nida Tounès ne semble plus en mesure dans les conditions de déclassement actuel, de pouvoir remonter la pente, et sa mort politique est pratiquement consommée 2019, c'est déjà demain ! L'usure est telle qu'il faudrait un nouveau miracle pour rassembler les forces de la modernisation, assommées par les déroutes successives. Les « chevaux de Troyes » au sein du mouvement sont légions, et le naufrage est plus qu'attendu pour cette formation de plus en plus inadaptée aux luttes qui pointent à l'horizon. Entretemps, le défaitisme gagne de plus en plus les élites nombreuses qui ont cru au Nida et un raz de marée islamiste, en 2019, ne semble pas fantaisiste, loin de là ! Tout cela nous ramène à une certaine nostalgie de l'Andalousie et de la chute de Grenade en 1492... pleurée par Abou-Abdillillah, le dernier monarque de la cité rouge ocre, qui n'a pas su la défendre ! Les lumières de la modernisation s'éteignent sur Tunis... Une nouvelle « ère » s'annonce. La Tunisie « s'islamise » en profondeur. Le « voile » devient majoritaire dans nos cités, et nos plages se mettent au « noir » ! C'est cela la promesse de l'islamisme politique « civil » du président d'Ennahdha... qui a toujours eu pour objectif suprême de rayer la Tunisie « bourguibienne » moderne, de la carte ! Bravo... c'est presque fait ! Saha... Lirrijal !!