L'Instance Vérité et Dignité (IVD) ne cesse pas d'étonner par sa manière d'agir, alors que son mandat est venu à expiration, pour faire croire qu'elle a fait du bon travail et qu'elle est en train de chercher à permettre aux victimes de recouvrer leurs droits, alors qu'elle a gaspillé des sommes astronomiques que le pays ne peut pas se permettre pour faire illusion. Les jeux sont fait pour l'IVD qui tente de jouer les prolongations et le leurre ne peut plus prendre, surtout après le cinéma des séances d'audience publiques passées à la télévision, au cours desquels trop de personnes, parents de victimes et blessés, ont été induits en erreur et manipulés pour dire ce que cherche à faire croire la présidente de cette instance, Sihem Ben Sédrine. Une délégation de l'IVD vient de déposer mercredi devant la juridiction spécialisée compétente en matière de justice transitionnelle près du tribunal de première instance de Sfax 1, les premiers dossiers portant sur les émeutes du pain du 3 janvier 1984. Ce sont les premiers et, bien sûr, triés sur le volet, alors que d'autres sont rejetés aux calendes grecques, parce que la très perspicace Ben Sédrine a une dent contre le régime de Bourguiba et tous ceux qui ont eu un rapport avec lui, même ceux qui sont, actuellement, sur la scène politique. Et comme pour compléter le décor, il fallait que les familles des victimes et des membres du bureau régional de l'IVD à Sfax soient présents lors du dépôt des dossiers. Les émeutes du pain survenues entre fin décembre 1983 et début janvier 1984 se sont déclenchées dans la plupart des régions en réaction à l'augmentation des produits céréales et leurs dérivés. Dans une déclaration à la presse, la présidente de l'IVD, Sihem Ben Sédrine a indiqué que les 13 dossiers déposés concernent 7 morts et 6 blessés atteints par balle lors de ces évènements. Au moins 14 personnes sont impliquées dans ces dossiers, a précisé Ben Sédrine. Parmi ceux qui sont accusés d'homicide prémédité et de tentative de meurtre, trois d'entre eux ont tiré des balles à bout portant, a-t-elle expliqué. Cette affaire implique aussi un ministre et un chef d'Etat (pour ceux qui sont encore vivants) pour avoir donné l'ordre (de tirer). Les dossiers ont été constitués après des investigations et des séances d'audition à huis clos menées par une équipe de travail du bureau régional de l'IVD à Sfax, a indiqué le président du bureau régional de l'IVD, le colonel-major de l'armée nationale à la retraire, HédiKolsi au correspondant de l'agence TAP dans la région. Maher Zouari, 53 ans, blessé par balle lors des émeutes du pain au niveau de la main et du pied a exprimé le souhait d'obtenir réparation pour les préjudices qu'il a subis lui causant un dommage physique estimé à 60%. Samir Hriz, frère du martyr Hmaied Hriz tué par balle Place Bab El Kasbah s'est dit satisfait du dépôt du dossier de son frère auprès de la juridiction compétente de Sfax, souhaitant la réhabilitation de son frère et de la famille de façon générale. Selon Sihem Ben Sédrine, l'IVD doit déposer d'autres dossiers devant la juridiction de Sfax portant sur la période 1955/2013. Les dossiers concernent des violations contre des syndicalistes en 1978 à Sfax et les évènements du 14 janvier 2011. Toutefois, les citoyens ne croient plus à cette instance qui a perdu son crédit et qui profite de la situation politique actuelle qui n'est pas vraiment heureuse pour refaire surface et tenter, encore une énième fois de faire impression et chercher à montrer que c'est une instance efficace… alors qu'elle a perdu toute sa crédibilité. Les émeutes du pain n'ont pas fait des victimes, uniquement à Sfax et tout le pays a payé un lourd tribut, au cours de cette révolte… mais l'IVD et sa présidente ont cherché à s'attirer la sympathie de la seconde ville la plus importante du pays, en passant sous silence les autres régions. Les révélations qui vont suivre, prochainement, concernant les pratique de l'IVD auront, sans aucun doute, un effet de coup de tonnerre, sur la scène politique tunisienne, surtout que le gaspillage passe impunément et qu'il faut mettre fin à ces pratiques d'un autre âge.