L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a boycotté la Conférence nationale sur les orientations économiques et sociales de la loi des finances pour l'année 2019 organisée hier au Plais des congés de Tunis, en raison du programme proposé qui ne répond pas à ses attentes. « Le programme de la conférence ne répond pas aux attentes de l'UGTT puisqu'il n'abordera pas des thèmes revêtant une priorité absolue comme la lutte contre l'évasion fiscale et la réduction de la pression fiscale pesant sur les personnes physiques et les entreprises ; le sauvetage des entreprises publiques ; la réforme du système de protection sociale ; la lutte contre l'économie informelle et l'intégration du commerce parallèle dans l'économie formelle ; la maîtrise des prix et la protection du pouvoir d'achat des citoyens ; l'amélioration des services sociaux comme le transport, l'enseignement, le logement social et la santé ; la réforme du secteur bancaire et la limitation de la dépréciation du dinar ; l'impulsion de l'emploi ; la numérisation de l'administration ; et la rationalisation des importations », a précisé la centrale syndicale dans un courrier adressé par son secrétaire général, Noureddine Taboubi, au chef du gouvernement. L'UGTT a également souligné qu' «une participation active à ce genre d'événements nécessite au préalable l'échange de données économiques et sociales actualisées ainsi l'octroi des projets proposés à l'organisation afin qu'elle puisse les étudier et les évaluer». L'organisation ouvrière a d'autre part exprimé son «attachement à une réforme du système de compensation dans un cadre participatif et transparent», tout en se déclarant «étonnée par la programmation d'un atelier de travail sur ce thème en l'absence d'un consensus et à l'heure où les négociations dans le cadre d'une commission bipartite crée récemment viennent juste de débuter». Le secrétaire général de l'UGTT a également proposé au chef du gouvernement de reporter cette conférence, notant que la situation économique et sociale difficile du pays nécessite davantage de sérieux e de responsabilité de la part de l'exécutif ? Présidée par le chef du gouvernement, la Conférence nationale sur les orientations économiques et sociales de la loi des finances pour l'année 2019 a été organisée hier sous le signe «impulsion de la croissance, l'intégration sociale et régionale». Elle a été marquée par la présence d'un nombre d'organisations nationales, à l'Instar de l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'artisanat (UTICA), l'Union tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP), des députés ainsi que des représentants de partis et des membres du gouvernement. La rencontre a comporté des ateliers de travail sur quatre thèmes: la croissance du budget de l'Etat et les grands traits de la Loi de Finances ; les mesures nécessaires à l'impulsion de l'activité économique ; le système de compensation ; les mesures sociales er l'encadrement des couches sociales vulnérables et à faibles revenus. Lors de la conférence, le ministre des Finances, Ridha Chalgoum, a précisé que le budget de l'Etat pour l'exercice 2019 atteindra les 40 milliards de dinars avec des prévisions de croissance de 3%. Il a également indiqué que le gouvernement œuvrera à réduire le déficit budgétaire, qui devra passer de 4,9% en 2018, à 3,9% en 2019 pour atteindre 3% en 2020.