La patience, «Donner le temps au temps», en voilà une vertu tunisienne qui se perd dans tous les comportements de la vie active, rien qu'à voir tous ces «pressés» de la route, juste pour aller siroter un café en ville ou en banlieue, et qui en font des leurs, au nez de la garde nationale et de la police plus que conciliantes, sur ces «massacres » du code de la route. Plus personne ne perçoit les lois comme «obligatoires et sanctionnées» dans ce pays, alors qu'ils constituent l'essence même des lois. Je ne veux plus parler de l'environnement de peur d'être répétitif à longueur de semaines, mais un camion-tracteur qui balance sa décharge de déchets solides en plein Belvédère, ou sur les collines d'El Manar, ou sur le bas-côté des routes et autoroutes, c'est le lot quotidien de l'irresponsabilité tunisienne codifiée et tolérée par toutes les autorités confondues et pas seulement les agents municipaux. Pourquoi… ? Parce que ce pays est devenu une «Démocratie»… «Islamiste» !? La «Démocratie» perçue comme le laisser-aller absolu au nom des libertés individuelles illimitées et des droits accompagnés de «l'assassinat» des «devoirs»… «Islamiste» parce qu'il suffit de répéter «Assalamou Aaleïkom» (paix sur vous) et de porter la barbichette et un petit Kamis «afghan» ou une Dechdécha (tunique) d'Arabie Saoudite ou du Qatar, pour être immunisé contre la colère des «bons musulmans» que nous sommes y compris notre police et nos Maires bien aimés! Des égouts à ciel ouvert en plein quartier de Lafayette (très précisément) à la Rue «Hooker de Little», ancien ami américain de Bourguiba, ça dure depuis 8 ans et ça n'a pas l'air d'émouvoir, ou d'interpeller les cadres et agents de l'ONAS. Ça coule en cascade en toute légitimité et en toute impunité avec les odeurs nauséabondes au milieu de plus de 10 cafés et autant de gargottes populaires à 10 mères du Belvédère et des familles et mômes par milliers. Ils fréquentent le «ZOO» par temps de fêtes et de week-end, ces classes populaires et moyennes de plus en plus nombreuses en progénitures… Le planning familial ayant été décapité depuis belle lurette avec l'arrivée des islamistes au pouvoir qui ne l'aiment pas. (Chut… c'est un machin bourguibiste!!) Et tout ce qui est de Bourguiba doit disparaître. Le Ministre de l'Education, M. Hatem Ben Salem, un vrai honnête homme a révélé que plus de 40000 naissances de plus ont été enregistrées, après les mois couvre-feu de la Révolution. Mais nos statisticiens n'en parlent guère. Mieux encore, rendez-vous au prochain recensement de la population, le dernier datant de 2014 et très peu fiable à notre avis, si on arrive à bien le cerner de manière pratique et sans aucune concession, aux partis qui occultent la poussée démographique pour des raisons politiques. Là, nous risquons un réveil cauchemardesque, car il n'y a plus de planification familiale en Tunisie depuis 2012, sauf sur le papier !! Et pour cause, silence on fait plus d'enfants, la pauvreté et la misère augmentent et là le «gibier» salafiste progresse en abondance, 2019 en vue!! Finalement, nous gérons le quotidien faute de sérénité gouvernementale. Toujours sous pression des Partis, des associations et des syndicats, la planification demeure le parent pauvre de ce pays, où tout le monde est presse, pour finalement faire des sur place… Où sont passés les planificateurs de ce pays ? A la retraite, ou écartés... ! Entretemps, les villes s'étendent à l'infini sans planification urbaine. De même pour la population qui augmente, puis s'exode pour ruraliser ce qui reste de la capitale et du grand Tunis. Et que voulez-vous répondre au gouvernement dont le chef est sous le feu des attaqués «amis» et des «frères» ennemis !? Pas grand chose à part que la Tunisie de l'esthétique, de la beauté et du bon vivre… fout le camp ! K.G.