- Les événements s'accélèrent pour tous les partis politiques et, cette fois-ci, c'est le parti de l'ancien président provisoire de la République qui implose avec la démission de pas moins de 80 membres de l'équipe dirigeante de ce parti, né depuis peu, pour remplacer le Congrès par la République, marquant, aussi, ce qui est possible, la fin de la carrière politique de Mohamed Moncef Marzouki. La colère qui couvait contre certaines dérives du fondateur du parti a explosé, ce qui est attendu et, environ 80 cadres et responsables du parti Harak Tounes Al-Irada ont annoncé, hier, leur démission de cette formation politique, dirigée par l'ancien président de la République Marzouki. Les démissionnaires, dont les membres du comité politique Adnene Mansar et Tarek Kahlaoui ont justifié leur décision par l'impossibilité de reformer le parti sur les plans politique et organisationnel, mais aussi par l'ambition présidentielle de son président. "Les ambitions de Moncef Marzouki a dépourvu le parti de sa personnalité" ont souligné les démissionnaires dans une déclaration, ajoutant que le positionnement actuel du parti ne permet pas de lancer des initiatives "sérieuses" contre la coalition au pouvoir. Pour eux, cette coalition a plongé le pays dans une crise politique sans précédant, contribué à l'appauvrissement du peuple et à l'enracinement des pratiques frauduleuses et corrompues. Réagissant à cette vague de démissions, le porte-parole du mouvement Harak Tounes Al-Irada, Abdelwahed Yahyaoui, a jugé " prévisible " le départ de plusieurs cadres et responsables du parti en raison du conflit qui règne au sein de cette formation politique. "C'était prévisible, bien que cette décision de départ soit douloureuse pour le parti", a-t-il noté. Pour lui, le vrai problème au sein de Harak Tounes Al-Irada ne concerne pas la ligne politique du parti et ses orientations mais porte plutôt sur des différends autour de l'expérience du Congrès pour la République (CPR).