Voilà qui va résoudre le problème. Du terrorisme… Installer des écoles coraniques pilotes dans les régions frontalières à risque, histoire d'y prêcher un Islam des lumières, qui serait susceptible d'enrayer le fléau, rétrograde et obscurantiste, dans ces zones, toujours sous tension, et d'endiguer, puis de repousser, à court, et à moyen terme, toutes velléités terroristes, les réduisant à un périmètre, de plus en plus restreint, jusqu'à les annihiler complètement. Ce serait le but escompté, n'est-ce pas ? Il se trouve que le ministre des Affaires religieuses a oublié, ce faisant, qu'il importait, avant de penser à l'instauration des écoles coraniques, pilotes ou pas d'ailleurs, à œuvrer en vue de renforcer les infrastructures scolaires, décaties ou tout simplement inexistantes, dans ces fameuses zones-tampon où pullule la «chienlit» extrémiste, en collaborant, étroitement s'il le faut, avec le ministère de l'Education, afin d'instituer un nouvel enseignement de l'Islam en particulier, et plus généralement des religions monothéistes, pour une meilleure compréhension de leurs histoires respectives, afin de féconder l'altérité. Cette altérité si nécessaire à l'ouverture vers l'Autre, qui est aussi manière d'intégrer une vision, plus humaniste, du monde où nous évoluons. L'ignorance engendre des incompréhensions. Et les incompréhensions, des haines en spirales, lesquelles se nourrissent les unes des autres, pour aboutir à la violence que nous connaissons aujourd'hui. Et dont la Tunisie n'est pas exempte. Des écoles coraniques, dont pourraient facilement s'emparer des fous-illuminés, pour y prêcher une idéologie à relents wahhabites, ce ne serait pas une bonne idée. La religion appartient à la sphère de l'intime, et l'enseignement des religions, à l'Ecole de la République. Sorti de là, c'est la porte ouverte à toutes les dérives. Ce qu'il faut en tout point, éviter.