La chirurgie orthopédique traite les maladies, les traumatismes (fracture, rupture, hématome) et les déformations de l'appareil locomoteur : os, articulations, ligaments, tendons et muscles. Autrefois limitée au seul traitement des fractures, elle se développe désormais dans d'autres domaines : prothèses articulaires, greffes osseuses ou chirurgie endoscopique. C'est dans ce contexte de croissance du secteur santé, que s'inscrit l'augmentation de la demande en matière de chirurgies orthopédique et traumatologique. En effet, la prévalence des affections altérant la fonction articulaire et la locomotion augmente rapidement et la Tunisiene fait pas exception. En cause, on trouve le vieillissement de la population, l'accroissement des besoins de mobilité, d'indépendance et de loisirs actifs. C'est dans ce cadre que s'inscrit le 7ème congrès médical organisé les 6 et 7 octobre à Hammamet par la Société Tunisienne d'Arthroscopie et de chirurgie du sport. Ce rendez-vous médical qui a réuni 400 médecins maghrébins et français a pour but de mettre à jourles compétences tunisiennes mais aussi maghrébines, de discuter des nouvelles techniques chirurgicales notamment dans tout ce qui a trait à la pathologie sportive, mais aussi de tisser une trame franco-maghrébine entre les sociétés homologues française, marocaine, et algérienne avec qui il existe des conventions de partenariat, de recherche et de formation scientifique et enfin de s'ouvrir sur les dernières technologies modernes exposéesqui permettent aux jeunes arthroscopistes d'ajouter cette technique à leur arsenal thérapeutique. Dr Haykel Ben Amor, chirurgien orthopédiste et Président du congrès, a bien voulu nous présenter les avancées thérapeutiques et chirurgicales en orthopédie en Tunisie - Le Temps : Quelle est la place de l'arthroscopie dans le traitement des lésions sportives ? Dr Haykel Ben Amor : Dans le volet des lésions sportives, il y a deux thèmes : les lésions articulaires et les lésions extra-articulaires. Pour les lésions extra-articulaires comme les entorses de cheville, l'élongation) le traitement est souvent médical ou chirurgical .Et là on évolue vers l'endoscopie, c'est la chirurgie avec le caméra sans être dans une articulation. Quant aux lésions articulaires comme le ligament croisé, la lésion du ménisque et l'entorse, le traitement est arthroscopique. L'arthroscope, fin tube équipé d'un objectif miniaturisé relié à une caméra et de fibres optiques reliées à une source lumineuse permet de soigner une lésion à l'intérieur même de l'articulation. Cette chirurgie mini-invasive permet une récupération accélérée, ainsi qu'une diminution de la douleur, des cicatrices, du risque hémorragique et des complications. Elle permet un retour rapide à l'activité physique ou quotidienne et la rééducation est plus facile et moins douloureuse. Donc une guérison très rapide - Les douleurs du genou touchent de plus en plus de monde. Quelles solutions contre un genou douloureux ? Les atteintes du genou sont potentiellement très nombreuses. Seul point commun : toutes ces causes favorisent l'apparition des mêmes symptômes : douleur, enraidissement et à terme incapacité fonctionnelle. Avoir mal aux genoux est fréquent. Cette articulation est en effet particulièrement sujette aux traumatismes, aux arthrites et à l'usure liée à l'âge. Ce n'est pas la population sédentaire qui en souffre le plus, mais les personnes physiquement actives. La douleur du genou peut être traumatique. Les traumatismes, entorse et fracture, conduisent le patient aux urgences, le plus souvent. Les entorses sont liées, en très grande majorité, à la pratique d'un sport, rugby, football, basket-ball .La douleur du genou peut être chronique due à l'arthrose et à des inflammations. Le traitement de ces lésions est médical avec des injections de produits à l'intérieur de l'articulation. La chirurgie arthroscopique du genou douloureux avec lésions dégénératives (arthrose) est de plus en plus utilisée en cas de douleurs persistantes malgré une prise en charge médicale - Le retour des sportifs opérés aux ligaments croisés est-ce un défi ? La déchirure du ligament croisé antérieur (LCA) est l'atteinte ligamentaire la plus fréquente du genou. Elle survient le plus souvent chez le patient impliqué dans une activité sportive régulière. Malgré des techniques chirurgicales permettant une reconstruction de plus en plus anatomique et le nombre de plasties réalisées chaque année, le retour aux activités sportives à un niveau similaire à celui atteint avant le traumatisme reste encore un challenge. Il y a deux contraintes. Tout d'abord la pression des clubs et surtout de la compétition qui est en contradiction avec le délai naturel de la cicatrisation. En fait lorsque qu'on opèreun sportif d'une lésion de ligaments croisés, il y a des phénomènes de réparation qui sont physiologiques et il y a des délais de cicatrisation obligatoires à respecter qui pourront être améliorés par la technique arthroscopique et par les protocoles de rééducation. Le sportif doit donc être patient car il va de sa carrière, car si on se blesse une fois et on s'arrête pendant6 è à 8 mois, il vaudrait mieux attendre la cicatrisation complète et faire une évaluation musculaire après la récupération pour être certain d'être apte à en prendre le sport et ne pas être précoce et risquer de rompre de nouveau son ligament - Les prothèses sont–elles développées en Tunisie ? Les prothèses de hanche et de genou sont les plus courantes mais toutes les articulations (épaules, coudes, poignets, chevilles, orteils…) peuvent être remplacées. En Tunisie, on s'intéresse de plus en plus au problème de prothèse pour deux raisons. Tout d'abord à cause du conflit de guerre en Libye et du nombre important des blessés et des amputés. Ce qui a incité plusieurs blessés à venir se soigner en Tunisie et a permis l'essor des technologies prothétiques et des entreprises qui les conçoivent. Les complications liées au diabète par exemple entrainent des amputations.Afin d'aider les victimes à retrouver leur mobilité, on met à leur disposition des prothèses. Il existe de multiples modèles de prothèses, qui se distinguent par la forme, le matériau et le système de fixation. Aujourd'hui les matériaux pour faire les prothèses se sont améliorés et là on passe à des prothèses en fibre de carbone à des prothèses légères mobiles mieux électriques età de prothèses en silicone qui sont esthétiques qui se font sur mesure mais qui sont encore chères. La prothèse est importante il faudrait que la CNAM évolue dans le pourcentage de prise en charge