Mardi 09 octobre, à 15h, une rencontre littéraire a eu lieu au siège de l'Union des Ecrivains Tunisiens, avec le romancier Mohamed Mehdi Hassan pour la présentation de son premier roman intitulé « Engeance de Nullipare », publié récemment aux Editions Thakafia. Le roman a été d'abord présenté par Habib Falfoul, écrivain tunisien et membre de l'Union des Ecrivains Tunisiens et par Fethia Brouri, écrivain-poète et présidente de l'Association du Salon de Littérature Contemporaine . Mohamed Mehdi Hassan est originaire de Mahdia. Enseignant de langue française et écrivain bilingue, il a publié « Le Coin des Régals » (poésie), et « Mazamir Al Thaoura » (poésie en arabe). Le voilà aujourd'hui qu'il débarqua dans le monde du roman en produisant son premier roman au titre un peu ambigu : « Engeance de Nullipare », qui pourrait avoir deux significations, l'une est sociale et concerne certains personnages du roman et l'autre est politique qui parle des différents régimes tunisiens qui se sont succédé au pouvoir sans résultat. M. Habib Falfoul qui a écrit la préface du livre a indiqué dans son intervention que dans ce roman l'auteur « a décidé d'être réaliste et que son goût de la critique le contraint à s'orienter vers l'étude de la réalité qu'il essaie de comprendre et d'en analyser les énigmes, depuis les faits qu'il a vécus dans son enfance et dans son adolescence jusqu'à la période présente de la Révolution de 14 janvier 2011 » C'est un roman de narration, a-t-il souligné, et non autobiographique car il n'est pas un acteur dans les actions qu'il relate. Il ressort des tableaux brossés que l'auteur met à nu, a-t-il ajouté, le genre de vie et les mœurs des habitants de sa localité d'origine. Et de poursuivre : « L'auteur cherche à susciter la curiosité du lecteur par ses contes de la vie quotidienne, en mettant en exergue des évocations étonnantes, voire même inédites. Pour conclure, M. Habib Falfoul a signalé que « les contes rapportés par l'auteur sont franchement osés et assortis de récits et de scènes érotiques détaillées et crues. » Quant à Mme Fethia Brouri, elle a d'abord donné un petit aperçu sur le romancier et sur les livres qu'il avait déjà publiés. Ensuite, elle présenta le roman composé de 218 pages, précédé d'une préface de H. Falfoul et d'un prologue de l'auteur lui-même. Il est composé de quatre chapitres intitulés comme suit : « Mœurs de campagne », « Le Sourd-muet », « Transfert des valeurs » et « Psychologie » Elle a cité les différents thèmes évoqués dans ce roman : la vie du héros « Antar », l'histoire de la Tunisie, l'évolution de la mentalité tunisienne, la femme tunisienne, la sexualité… Elle a indiqué que « c'est un roman osé : l'auteur cherche à susciter la curiosité du lecteur à travers les faits du quotidien de certains personnages puisés dans la vie rurale, tout ce monde qui adore les histoires étranges, voire même croustillantes qui aiguisent la curiosité des paysans… » Dans ce roman, a-t-elle ajouté, l'auteur est lui-même le narrateur, c'est un auteur omniprésent dans la narration et dans le dialogue en tant qu'interlocuteur. Il intervient à tout moment, implicitement ou explicitement. Durant son intervention, elle cita des passages du roman très significatifs pour illustrer ses propos. En guise d'avant-goût, voici un passage choisi du roman : « le terme « nullipare » est mal apprécié par Khadija. Il est plus dévalorisant que le mot « nullité » car il lui est moins blessant d'être jugée « ignare ou zéro » que d'entendre dire qu'elle n'a pas eu d'enfant. D'ailleurs, son entourage est d'une « nullité » totale. Dans sa société, il faut confirmer son existence par l'enchantement en dépit de l'infécondité, le mal que Khadija avait longtemps souffert en cachette avec son défunt… »