- L'opinion publique est tenue en haleine, après les déclarations enflammées des responsables de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et leur mobilisation pour annoncer que la grève générale de la fonction publique et celle du secteur public vont avoir lieu comme promis, aux dates fixées. Toutefois, le citoyen n'en est pas très convaincu et pense que la raison va prévaloir, surtout après la rencontre entre Youssef Chahed, le président du gouvernement, avec le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi. Le pays n'a aucunement besoin de cette grève qui va, à n'en pas douter, enflammer le pays et peut conduire vers l'inconnu, alors que tout vire au rouge et que certains annoncent, même, un embrasement général qui ne sera profitable à personne. Certes, le pouvoir d'achat du citoyen s'est dégradé d'une manière catastrophique. Certes, aussi, que les caisses de l'Etat ne peuvent pas supporter un fardeau plus lourd, avec une masse salariale portée à 14,1%. Toutefois, il doit y avoir une ligne médiane qui permettra d'éviter le pire. Entretemps, les campagnes des responsables de l'UGTT se poursuivent, à travers les régions, affirmant, comme l'a souligné, hier le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) chargé du secteur privé, Mohamed Ali Boughdiri, qui a indiqué que la grève générale prévue le 24 octobre prochain et le 22 novembre 2018 dans le secteur public et dans la fonction publique est une réaction à la renonciation du gouvernement à ses engagements, et son intention de céder quelques entreprises du secteur public ", a souligné samedi. Ouverture au dialogue Assistant à l'ouverture des travaux de la commission administrative de l'UGTT à Kébili, Boughdiri a réaffirmé l'ouverture de l'organisation syndicale au dialogue rappelant que, dans ce sens, le secrétaire général de l'UGTT avait rencontré vendredi le chef du gouvernement. La même source a indiqué que les commissions administratives qui se tiennent au cours de cette période dans les différentes régions du pays visent à faire réussir les prochains mouvements de protestation pour défendre le secteur public et les entreprises publiques qui ont un rôle économique et social important dans le pays. Boughdiri a précisé, dans une déclaration à l'agence TAP, que l'UGTT avait exprimé clairement sa position et a indiqué que le gouvernement actuel a échoué dans la résolution de la crise économique et sociale, faisant remarquer que l'organisation syndicale accorde la priorité aux revendications sociales liées notamment à la détérioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Selon la même source, le gouvernement a approfondi la crise en pensant à la cession des entreprises publiques Mobilisation des forces vives. Boughdiri a estimé que la situation actuelle dans le pays exige la mobilisation des forces vives signalant que le projet du budget de l'Etat de 2019 semble en dessous des attentes ce qui impactera négativement les conditions de vie des travailleurs. Pour sa part, Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de l'UGTT, a souligné que la décision de l'Union générale Tunisienne du Travail (UGTT) de décréter une grève dans le secteur public et dans la fonction publique n'a pas pour objectif de contraindre le gouvernement à effectuer des augmentations salariales ou à démissionner mais pour protester contre le blocage au niveau des négociations sociales. La centrale syndicale dénonce le climat social tendu qui règne dans le pays à cause de la crise politique actuelle, a ajouté Mbarki en marge de la tenue des travaux de la commission administrative de l'union régionale du travail à Gabès. Un droit légitime L'augmentation salariale représente un droit légitime pour les salariés face à une hausse exorbitante des prix et une détérioration du pouvoir d'achat, a encore estimé la même source. Le responsable syndical a appelé les différentes parties à circonscrire la crise politique et à surmonter les tiraillements politiques pour axer les efforts sur le dialogue social et économique qui réuni les parties sociales et politiques dans le but d'introduire les réformes nécessaires. La centrale syndicale propose une approche intégrale dans le traitement des revendications sociales, la défense des droits des salariés, et propose une perception réformiste des établissements publics pour les préserver, tout en soulignant l'impératif de ne pas privatiser les établissements publics et rejetant toutes formes de pressions de la part des fonds internationaux et des structures financières donatrices, a notamment dit Mbarki. S'agissant du projet de loi des finances 2019, Mbarki a affirmé que l'UGTT présentera des propositions au gouvernement en insistant sur l'impératif de maitriser la flambée des prix et œuvrer pour une justice fiscale qui prend en considération le pouvoir d'achat des différentes classes sociales.