Les responsables politiques tunisiens semblent vivre sur une autre planète que celle sur laquelle vivent les simples citoyens et les solutions sont tellement risibles qu'il est possible de penser que ces responsables se moquent de l'opinion publique. Les derniers jours ont été marqué par la question de la rupture de la convention entre la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) et les pharmaciens d'officine qui réclament leur dus et une meilleure réactivité de la Caisse, sans trouver quelqu'un pour les entendre et de chercher, au moins à discuter des solutions crédibles et satisfaisantes pour toutes les parties. Dans ce sens, la CNAM veut se présenter comme une victime avec, d'une part, les caisses sociales, surtout la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) qui ne lui versent pas les cotisations des assurés ; Et d'autre part, la pression des syundicats des médecins et des pharmaciens de libre pratique. Pour remédier à cette situation, le ministre des Affaires sociales a tenté de calmer les craintes, en proposant, tout simplement, des solutions de rafistolage, avec un provisoire qui peut durer. Ainsi, les pharmacies publiques relevant des hôpitaux et des centres de santé de base fourniront les médicaments aux assurés sociaux, en cas d'attachement du syndicat tunisien des propriétaires de pharmacies privées à sa position de refuser la reconduction de la convention avec la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM), a affirmé Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales. Le ministère contactera le syndicat dans les 48 heures à venir pour prendre connaissance de sa position définitive, a-t-il déclaré à l'agence TAP en marge de la journée du lancement, à Tunis, du projet «Alliance pour la croissance économique et pour l'emploi (ACE), dialogue social «. Le ministère ne restera pas indifférent face à la souffrance des citoyens, a-t-il confirmé, soulignant qu'il œuvrera à assumer la responsabilité d'octroi des médicaments. Il a appelé le syndicat, qui revendique la réduction des délais de paiement, à revoir sa décision de rompre avec la CNAM. Le bureau national du syndicat tunisien des propriétaires de pharmacies privées a décidé au mois de juin dernier de ne pas renouveler l'accord sectoriel conclu avec la CNAM, expiré le 20 octobre 2018, à cause du grand retard enregistré au niveau du paiement de leurs dus. Cette fanfaronnade n'aura pas de chance d'avoir des échos favorables, auprès du syndicat, et ils risquent de durcir encore le ton pour réclamer leurs dus qui s'élèvent à des millions de dinars, alors qu'ils s'étaient endettés auprès des banques et des fournisseurs pour répondre aux besoins des affiliés de la CNAM. En outre, la solution d'avoir recours aux pharmacies des hôpitaux est-elle vraiment sérieuses ? Il suffit de voir l'affluence des patients sur ces pharmacies qui manquent, parfois, des médicaments les plus simples. Va-t-on obliger tous les citoyens à faire la queue dans les hôpitaux submergés, déjà dans l'incapacité de fournir des soins convenables, avec une surcharge qu'on peut qualifier d'outrancière, avec des médecins et du personnel para-médical dépassé par les événements ? Et, pour terminer, et ce qui est plus grave, le personnel des pharmacies des hôpitaux et des centres de santé de base est-il formé pour ce travail et dispose-t-il de la logistique nécessaire pour répondre à la demande ?