Le premier long-métrage du jeune réalisateur tunisien Abdelhamid Bouchnak, en l'occurrence « Dachra », vient d'être projeté à la 40è édition du festival international du film du Caire dans la nouvelle section : « Midnight Screenings. » Un film qui annonce l'horreur comme nouveau genre pour le cinéma tunisien et la dénonce par le truchement d'un traitement filmique adéquat. Ce film a reçu un bon accueil de la part des spectateurs présents à l'issue de sa projection à la salle du « Centre de la créativité artistique » à l'Opéra du Caire, lieu principal du déroulement de ce festival annuel de catégorie « A. » Son histoire part d'un fait divers réel qui avait défrayé la chronique une vingtaine d'années auparavant. Et c'est un groupe de trois étudiants en journalisme qui vont réaliser un documentaire à la demande de leur professeur et suite à la suggestion de l'un d'entre eux. Ils vont essayer de dénouer un fait divers où une femme avait été trouvée à moitié égorgée. Soupçonnée de sorcellerie, elle réside dans un asile psychiatrique. Cette enquête va s'avérer des plus difficiles et des plus inattendues. Un film tunisien d'horreur et en plus réussi de surcroit. Les faits inattendus ne se comptaient plus dans cette œuvre. Cela commence à l'asile avec des scènes déconseillées aux âmes sensibles, pour continuer à travers la forêt et la « Dachra. » Et en ces lieux semblant calmes et sobres, c'est l'horreur qui cache son visage qui attendra les trois étudiants-compères. Le ton montera crescendo et le cannibalisme ne tardera pas à être découvert par ce groupe. La tragédie inattendue surviendra. Et que nous restera-t-il en mémoire ? Des images horribles avec du sang plein la gueule, de la viande fraiche ou séchée. Un univers de mort non annoncée, sous un aspect sournois et dans une atmosphère triste et noire. Le réalisateur a su reconstituer un univers d'horreur comme rencontré dans d'autres films américains et européens du genre. En toute sincérité A l'issue de la projection, l'équipe du film était là pour répondre aux questions du public présent. Un débat où tous les intervenants avaient salué l'audace du réalisateur d'avoir réalisé un film d'horreur, le premier film tunisien et même arabe du genre. Le réalisateur Abdelhamid Bouchnak a expliqué que « Dachra » a été autofinancé. Le choix du thème de l'horreur était celui de dénoncer les pratiques barbares et inhumaines, comme la sorcellerie et la superstition. Pratiques qui sont encore légion en Tunisie et en 2018 ! Le réalisateur n'avait pas au départ l'intention de faire un film d'horreur. Il voulait raconter une histoire en toute sincérité.