«Dachra», le nouveau film du réalisateur tunisien Abdelhamid Bouchnak, sera projeté à la clôture de la compétition longs-métrages de la 33e Semaine internationale de la critique (SIC), section parallèle autonome de la Mostra internationale de Venise qui aura lieu du 29 août au 8 septembre 2018 en Italie. Abdelhamid Bouchnak, né en 1984, a fait ses études à l'Ecole supérieure de l'audiovisuel et du cinéma (Esac) à Gammarth et obtenu son diplôme en 2008 avec le court métrage «Miroir». La même année, il remporte le prix du meilleur jeune réalisateur au Festival international du film de Carthage et déménage à Montréal pour compléter un mastère en études cinématographiques. Depuis 2012, il a produit et réalisé des clips vidéo, des web séries et des courts métrages. «Dachra» est son premier long métrage. Mais le réalisateur est aussi le représentant d'une jeune génération de jeunes loups qui ont la volonté de ramener du nouveau dans la besace d'un cinéma trop longtemps victime d'un seul genre. C'est pour cela qu'avec «Dachra» il a du moins tenté et la tentative semble fructueuse de faire un film de genre. Entre le thriller et l'horreur et c'est une première en Tunisie. Beaucoup diraient : oui, mais personne ne peut mieux faire que les Américains dans le genre, surtout s'il n'a pas les moyens. A notre sens, si ce film a réussi, c'est parce que le réalisateur a mis sa propre touche et a raconté une histoire issue de nos propres croyances populaires avec nos propres codes. Une première expérience qu'on effectue en Tunisie justement avec ce genre de film. «Dachra» est un film qui parle de ces choses qui, lorsqu'on les évoque à la maison, on entend sa mère asséner «maintenant il faut changer de disque. Ce sont des choses qui nous font peur...», dit Abdelhamid Bouchnak, grand lecteur de Stephen King. Un film qui annonce l'arrivée d'une jeune génération très influencée certes par les productions américaines, mais qui a quelque chose à dire sans tomber dans la même facture. Un film également auto-produit et qui s'inscrit dans cette nouvelle vague qui a donné naissance à «The last of us». «Dachra» est un long-métrage qui retrace l'aventure de trois jeunes, Yasmine, étudiante en journalisme, et ses deux amis Walid et Bilel qui cherchent à élucider le mystère d'un vieux crime, commis il y a plus de 25 ans. Au milieu de nulle part, une femme avait été trouvée mutilée et presque morte. Une fois leur investigation terminée, ils vont se retrouver dans une forêt où ils découvrent un petit village isolé appelé «Dachra». Coincé dans ce territoire inconnu, le trio va essayer de fuir l'horreur. Réussiront-il à s'échapper ? Après un premier court-métrage intitulé «Bonbon», Abdelhamid Bouchnak revient avec ce long-métrage d'horreur qu‘il a coproduit avec Omar Ben Ali. Au casting de ce film de 108 minutes figurent six acteurs et actrices : Yasmine Dimassi, Aziz Jbali, Bilel Slatnia, Hela Ayed, Bahri Rahali et Hedi Majri. Une nouvelle génération d'acteurs est à l'affiche de «Dachra» une initiative qu'on salue, puisque le réalisateur a tenté de sortir du lot du déjà consommé. Selon lui, il s'agit de jeunes acteurs de talent qui ont de l'avenir. C'est tant mieux et il était temps de fabriquer de nouvelles têtes d'affiche. Rappelons que le réalisateur n'est autre que le fils du célèbre Lotfi Bouchnak. «Même si j'ai grandi dans une famille d'artistes où il y avait de la musique partout, le cinéma, je l'ai découvert tout seul, dit Abdelhamid Bouchnak. Je regardais beaucoup de films en vidéo et à la télé. Cela dit, je reste le fils d'un musicien et le cinéma englobe la musique. D'ailleurs, c'est un moment privilégié pour moi lorsque j'inscris la musique sur les scènes que j'ai tournées».