Le budget du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour l'exercice 2019 a été adopté, jeudi, en plénière, avec 83 voix pour, 9 voix contre et 4 abstentions. Le budget de ce ministère est estimé à 1645,884 millions de dinars contre 1481,694 millions de dinars en 2018, soit une augmentation de 11%. Lors des débats du budget du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, la réforme universitaire, l'évaluation du système LMD et la lutte contre la corruption ont été au centre des interventions des députés. La députée du mouvement Ennahdha, Hayet Amri a estimé que le système LMD a prouvé son échec en Tunisie contrairement aux autres pays européens, appelant à la nécessité de réviser ce système afin d'améliorer l'employabilité des jeunes diplômés. Elle a également exhorté le ministre à accélérer la mise en œuvre de la réforme universitaire et à s'atteler à préparer la loi organique relative aux professeurs universitaires chercheurs. Volet corruption, le député du Front Populaire, Abdelmomen Ben Anes a critiqué l'absence de transparence dans l'octroi des bourses et le favoritisme exercé par certaines parties pour faire bénéficier des étudiants de logements. Il a également mis l'accent sur la nécessité de lutter contre la corruption liée notamment à la délivrance des diplômes et la manipulation des notes. De son côté, le député du mouvement Nidaa Tounès, Imed Ouled Jibril a fait remarquer que l'absence de filières adaptées au marché de l'emploi est indirectement responsable de l'augmentation du taux de chômage, appelant le ministère à résoudre ce problème. En réponse aux interventions des députés, le ministre Slim Khalbous a fait savoir que les décisions "efficientes" ayant été prises dans le cadre de la réforme universitaire sont "une première en Tunisie". Elles seront prochainement publiées, a-t-il dit, précisant que toutes les parties concernées, dont les syndicats, ont été associées à cette réforme. Selon lui, plusieurs réformes ont déjà été mises en œuvre dont la création de 134 centres de métiers ces deux dernières années contre 6 centres auparavant. Il a expliqué que ces centres ont pour objectif de former les étudiants aux soft skills et aux langues pour améliorer leur employabilité. "En outre, le ministère a augmenté à 51.5% le budget alloué à la recherche scientifique", a-t-il fait remarquer, ajoutant que tous les régimes pédagogiques font l'objet actuellement de réformes structurelles. En ce qui concerne la lutte contre la corruption, Khalbous a indiqué que plusieurs mécanismes ont été mis en place pour mettre fin à l'impunité et instaurer plus de transparence, annonçant à cet égard la conclusion d'un accord avec l'Instance Nationale de Lutte contre la Corruption. "En vertu de cet accord, un programme dont le coût est estimé à 100 mille dinars a été mis au point pour élaborer une étude sur le corruption en milieu universitaire", a précisé le ministre.