Bien que la décision de la fédération générale de l'enseignement secondaire de boycotter les examens du premier trimestre divise profondément les rangs des syndicalistes, le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a tenu, hier, à apporter son soutien aux revendications des enseignants. «L'unique solution à la crise dans laquelle se débat le secteur de l'enseignement secondaire consiste à revenir aux propositions formulées par les deux parties précédemment », a-t-il déclaré en marge du congrès de la fédération générale des professeurs du tronc commun et des conseillers d'application. «L'application des propositions figurant dans les procès-verbaux des précédentes séances de dialogue entre la fédération et le ministère est susceptible de sortir de la crise de faire baisser les tensions», a-t-il ajouté. Le responsable syndical a également précisé que des propositions relatives à plusieurs revendications des enseignants ont été déjà formulées, citant notamment le doublement de l'indemnité du contrôle et de la correction des examens ainsi que les promotions exceptionnelles et l'octroi d'indemnités en faveur des retraités et des directeurs des établissements éducatifs. La fédération générale de l'enseignement secondaire rattachée à la centrale syndicale avait réaffirmé, jeudi, son attachement à la poursuite du boycott les examens du premier trimestre de l'année scolaire courante jusqu'à satisfaction des revendications des enseignants. Le secrétaire général de la Fédération, LassaâdYaâkoubi, a également indiqué que la commission administrative sectorielle devrait se réunir le 8 décembre 2018 pour examiner la situation. Selon lui, cette commission pourrait envisager de nouvelles formes de protestation pour défendre les revendications légitimes des enseignants, d'une part, et répondre aux menaces de prélèvement sur salaires brandies par le ministre de l'Education, de l'autre. «Le gouvernement et le ministère de l'éducation devraient bouger pour trouver des solutions. Les solutions existent et pourraient être appliquées», a notamment souligné M ; Yaâcoubi, regrettant de ne pas aboutir à un accord après six mois de négociations. Les enseignants du secondaire ont entamé depuis lundi dernier le boycott des examens de la semaine pré-bloquée (du 26 novembre au 1er décembre 2018), en concrétisation de la décision de la commission administrative sectorielle de l'enseignement secondaire portant sur le boycott des examens du premier trimestre de l'année scolaire courante. Cette décision concerne aussi les examens de la semaine bloquée (du 3 au 8 décembre 2018). D'après la fédération, le taux de boycott des examens a dépassé 70%. Le Bureau exécutif de l'UGTT avait refusé le jeudi 8 novembre de signer la motion adoptée par la commission administrative de la Fédération générale de l'enseignement secondaire et préconisant le boycott les examens du premier trimestre (semaine bloquée et semaine ouvert). Il a également appelé les enseignants à ne pas boycotter les examens du premier trimestre. Mais la fédération a refusé de se conformer à la décision du Bureau exécutif de la centrale syndicale. A noter que la fédération générale de l'enseignement secondaire réclame la possibilité du départ volontaire à la retraite à l'âge de 57 ans pour les enseignants ayant accompli 32 ans de services au moins, l'enseignement ayant été classé parmi les métiers à forte pénibilité. Elle revendique aussi la revalorisation de certaines indemnités, dont celle de rentrée scolaire et la prime dite «de la craie», supposée couvrir les dépenses en consommables que les professeurs prennent en charge, en vue de restaurer le pouvoir d'achat des enseignants. L'intégration des enseignants suppléants et l'amélioration de la situation des établissements éducatifs figurent aussi parmi les principales revendications. Ces diverses revendications on été avalisées par l'exécutif depuis 2011, mais n'ont jamais été mises en œuvre, d'où la colère des syndicalistes qui avaient procédé à la rétention des notes et observé une grève générale ouverte durant l'année scolaire écoulée avant de suspendre ces actions de protestation pour éviter l'année blanche. Le gouvernement, qui s'est fixé pour objectif de réduire les dépenses publiques, avait alors jugé ces revendications excessives vu que leur impact financier est estimé à plusieurs centaines de millions de dinars par an.