L'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) a organisé hier à son siége une conférence de presse pour présenter la 33ème édition des journées de l'entreprise qui se tiendront les 7 et 8 Décembre 2018 à Sousse, et ce en présence du chef du gouvernement Youssef Chahed ainsi que des dirigeants du secteur privé et public. Lors de son intervention, Taieb Bayahi, président de l'IACE a déclaré que cette édition s'articule autour de trois panels à savoir la réglementation de Change et Politique monétaire, la fiscalité et le code de travail. Et d'expliquer : « Le choix de ce théme colle absolument à l'actualité. Aujourd'hui, des réformes structurelles sont demandées. Il est temps de faire des choix audacieux». D'autre part, Slim ZEGHAL, coordinateur des journées de l'Entreprise, a souligné que l'économie nationale vit une détérioration depuis plus de quatre ans et le dinar tunisien est en baisse historique par rapport aux monnaies étrangéres. Et d'ajouter : « la pression fiscale pèse lourd touchant ainsi la compétitivité des entreprises, chose qui permettra la prolifération du marché parallèle et l'évasion fiscale ». Il a appelé à faire face à la problématique des forfaitaires qui prive les caisses de l'Etat de recettes assez conséquentes. Et de poursuivre : « Sans réformes, on ne peut pas améliorer la situation actuelle. Il faut savoir aussi qu'il n'y a pas de dictat de la part des institutions financières. La Tunisie est obligée de se tourner vers ces institutions pour avoir des crédits. Elle n'a pas d'autres choix ». Le coordinateur a fait savoir qu'un nombre de sujets seront débattus lors de cette édition des Journées de l'Entreprise dans le but de rédiger des recommandations qui seront par la suite remises aux décideurs dans l'objectif est de trouver des solutions à la crise économique dans laquelle se débat le pays. Dans le même sillage, M.Zghal a indiqué que le challenge c'est de savoir« comment faut-il procéder pour mettre fin à cette détérioration ? Quel type de réformes doit-on engager pour donner une bouffée d'oxygène à l'économie nationale ?» La Tunisie a besoin des réformes de rupture innovantes Le coordinateur de l'édition a précisé que certaines réformes sont actuellement débattues, même si elles n'ont pas encore beaucoup avancé. On parle ainsi de la réforme de la fonction publique, des caisses sociales, de la caisse de compensation et des entreprises publiques. En revanche, d'autres réformes, pourtant nécessaires, sont aujourd'hui occultées, sous prétexte du risque qu'elles pourraient représenter au niveau des réserves de change et du déficit budgétaire ». D'autre part, Majdi Hassen estime que la Tunisie a vraiment besoin d'une nouvelle thérapie. « Dans un climat économique fragile, le pays nécessite des réformes de rupture innovantes en 2019 lesquelles comportent plus de risques. On ne peut pas maintenir les mêmes réformes classiques de 2014 ». Walid Belhaj Amor, vice-président et porte-parole de l'IACE a fait savoir que la classe politique n'a pas de conviction. Et d'ajouter : « La rupture c'est de comprendre que les enjeux d'aujourd'hui ne sont pas les enjeux d'hier. Le systéme tout entier actuel est obsolète, il ne peut pas répondre aux enjeux d'aujourd'hui». Il est à rappeler que les journées de l'entreprise sont un rendez-vous annuel consacré à la réflexion autour des défis et des enjeux de l'entreprise.