Le toit d'une salle de classe s'est effondré en plein cours au lycée à Ouled Chamekh du gouvernorat de Mahdia. Heureusement, pas de blessés enregistrés. Seuls des dégâts matériels ont été constatés mais l'incident a semé la panique au sein des élèves et relancé la polémique des établissements scolaires en piteux état et nécessitant des travaux de réhabilitation. Ce n'est pas un ou deux ou dix établissements scolaires qui sont menacés d'effondrment mais des dizaines à travers tout le territoire. Construits pour la plupart il y a quatre ou cinq décennies, leur état déplorable et le risque de catastrophe est imminent. Le problème ne date pas d'hier puisque le ministère a identifié depuis belle lurette les élablissements présentant un réel danger et les a classés par ordre de risque. Et depuis? Certains ont été rénovés grâce au maigre budget mis à la disposition du ministère de l'Education quand d'autres l'ont été grâce aux louables efforts de la société civile. Et les autres, tous les autres ? Rien, nada ! La situation est telle qu'elle et va de mal en pis d'année en années. Elèves et enseignants y courent un réel danger puisque s'il ne s'agit pas de mûrs moites d'humidité, il s'agit de toits prêts à s'écrouler ou encore de menaçants fils électriques laissés à l'air ou encore de clôtures absentes et d'animaux errants dans la cour de l'école ou du lycée. Autant de défaillances et autant de risques courus par tous ceux qui fréquent ces établissements. Malheureusement, et même si chaque nouveau ministre nommé avoue que la situation est difficile voire intenable dans certaines écoles ou certains collèges et lycées, il s'empresse aussi de rappeler que les moyens alloués à son ministère et notamment dédiés aux travaux de rénovation sont insuffisants pour résoudre le problème et retaper à neuf tous ces établissements. Quelle solution alors ? Car même si l'actuel ministre de l'Education, Hatem Ben Salem, se veut à chaque fois rassurant à ce propos, affirmant qu'un maximum d'effort sera déployé pour réhabiliter le plus grand nombre d'établissements, la réalité est que tous ces efforts restent bien insuffisants et le danger guette à tout moment. La preuve, ce qui s'est passé à Mahdia mais aussi dans d'autres gouvernorats, surtout dans les établissements scolaires situés dans les villages les plus reculés qui ressemblent plus à des entrepôts délaissés qu'à des lieux de savoir. Les drames se succéderont donc indéniablement. Entre temps, le conflit entre enseignants et ministère de l'éducation continuera de faire rage. C'est même à se demander quel danger est plus néfaste pour les élèves ?