Les prix de la volaille a connu avant ramadan une augmentation vertigineuse. Le kilo de poulet de chair est devenu plus cher en passant de 5 dinars à 6 dinars en l'espace de quelques jours au grand dam des ménages à faible revenu. Les prix des œufs prennent aussi des ailes pour atteindre le seuil jamais égalé de 680 millimes les quatre. De quoi donner le tournis au pauvre consommateur. Les raisons de cette frénésie des prix ne semblent pas évidentes aux consommateurs qui s'attendaient, il faut le dire, à une baisse des prix durant ce mois sacré. A en croire certains éleveurs de poulets, la forte demande serait à l'origine de cette envolée subite et soutenue des prix des volailles car de nombreux petits éleveurs ne peuvent résister à la hausse des coûts de l'exploitation durant cet été. Avec la hausse du mercure, les charges augmentent, notamment celles des aliments de volaille, ce qui a poussé les petits éleveurs à baisser rideau. Cette flambée s'explique par la cherté des intrants au niveau international.
La Tunisie qui importe des intrants servant à la fabrication de l'aliment du poulet et celui du bétail, subit de plein fouet les retombées des nouvelles réorientations agricoles. Depuis quelques années, les principaux producteurs mondiaux de soja et de maïs réservent le gros de leurs récoltes à d'autres besoins industriels, à savoir la fabrication des biocarburants. Et la reconversion n'a pas été sans conséquences sur les éleveurs nationaux et la production des aliments. Cette hausse du prix du poulet de chair durant ces derniers jours est due selon un responsable du Groupement Interprofessionnel des Produits Avicoles et Cunicoles à la demande exceptionnelle résultant d'une bonne saison touristique et des prix élevés des viandes rouges et du poisson outre le fait que l'été constitue la période de pointe des cérémonies de mariages et du retour des Tunisiens à l'étranger». Et d'ajouter : « Le début du ramadan marque un retour à la normale de la production.
Le Groupement interprofessionnel des produits avicoles (GIPAV) vient de décider de fixer les prix du kilogramme du poulet de chair à 5.400, la dinde à 8.900 le kg et les 4 œufs à 640 millimes ». Il est vrai que certains commerçants profitent de ce mois sacré, pour augmenter les prix, lesquels ont atteint dans certains points de vente, selon certains citoyens, 6 dinars le kilogramme. « Un dépassement nous dit le responsable du Groupement qui est sanctionné par le service du contrôle des prix » A part les prix, plusieurs consommateurs constatent le retour du phénomène d'abattage du poulet vif dans les locaux de vente, dans des conditions 'non conformes aux règles sanitaires et en l'absence de tout contrôle.
Une campagne de sensibilisation sur le poulet abattu dans les abattoirs contrôlés vient de démarrer. Réalisée par le Groupement Interprofessionnel des Produits Avicoles et Cunicoles avec l'appui de la Direction Générale des Services Vétérinaires (ministère de l'Agriculture) en collaboration avec les professionnels de la filière avicole, elle vise la promotion de la consommation du poulet abattu dans les abattoirs contrôlés d'une manière générale. Entre autre, elle vise aussi à la mise en confiance solide et durable des citoyens Tunisiens sur la consommation du poulet abattu dans les abattoirs contrôlés, la valorisation du poulet abattu dans les abattoirs contrôlés (abattage selon le rite musulman halal, inspection vétérinaire, respect de la chaîne de froid) la dissipation des mythes, des idées fausses et les faux préjugés au sujet de l'abattage considéré non conforme au rite Halal dans les abattoirs industriels et la sensibilisation du consommateur face au risque de santé lié à la consommation du poulet abattu clandestinement.