Le mouvement Nidaa Tounès cherche à faire allusion, tout en sachant qu'avec ses dirigeants actuels, en annonçant à cors et à cris que son congrès va se dérouler le 2 et 3 mars prochains. Pourtant, il est conscient qu'il ne peut pas faire le poids contre ses adversaires ? avec ses dirigeants actuels et à leur tête la progéniture du président de la République, soit Hafedh Caïd Essebsi qui a eu l'intelligence de ne plus faire parler de lui, ces derniers jours, comme le reconnait Boujemaa Remili. Amoindri et lessivé par son alliance contre-nature avec le mouvement Ennahdha, le mouvement Nidaa Tounès tente de renaître de ses cendres, pour préparer un congrès qui pourrait lui rendre son éclat d'antan, comptant sur un possible apport du président de la République qui agit, actuellement, comme président du parti qu'il a créé et non comme le président de tous les Tunisiens. Le mouvement a tenu dimanche, aux Berges du Lac de Tunis, une conférence régionale axée sur les préparatifs de son prochain congrès électif, prévu les 2 et 3 mars 2019. Au cours de cette conférence, les participants devront examiner la feuille de route du congrès et les préparatifs de l'organisation des congrès locaux et de la base militante du parti, prévus du 1er au 3 février prochain, ainsi que les congrès régionaux prévus du 8 au 10 février. Toutefois, une vidéo qui a circulé sur Facebook a montré que le fils du président a piqué une colère, pour on ne sait quel motif, contre Ridha Charfeddine et Ridha Belhaj, et a quitté la réunion en proférant des menaces contre Charfeddine. Cette vidéo a été partagée, aux environs de minuit, dimanche, à 879 reprises, en plus de 640 j'aime et 150 commentaires bien acidulés, si bien que l'on peut considérer que Nidaa Tounès a perdu plus de mille sympathisants et potentiels électeurs, en moins d'une journée, à la suite de la présence de Hafedh Caïd Essebsi. Le congrès du 2 mars 2019 sera placé sous le signe de "la réforme, du renouveau et du progrès", a indiqué à l'Agence TAP, Boujemaa Remili, un de fondateurs du parti. "Nous devons tirer les leçons de nos erreurs et trouver les moyens de se corriger, parce que l'éparpillement ne sert pas l'action partisane", a-t-il ajouté. Boujemaa Remili, un de fondateurs du parti, a déclaré à l'Agence TAP, que le choix de la date du prochain congrès de Nidaa Tounès revêt une connotation particulière puisqu'il nous renvoie au congrès du parti libéral destourien, qui, à cette époque, a été organisé dans le but de surmonter les différends et de régler la scission au sein du parti. Ce congrès, a-t-il rappelé, avait permis à l'un des symboles de la lutte nationale, à savoir Habib Bourguiba, ainsi qu'à certains de ses compagnons, de fonder le Néo-destour le 2 mars 1934 à Ksar Hellal. Remili a reconnu l'existence d'une crise de gouvernance au sein de Nidaa Tounès, en particulier après le départ de certains de ses membres pour occuper des postes ministériels. Il a, dans ce sens, déploré les vaines tentatives de ressouder les rangs. Remili a appelé tous les militants à "revenir au parti" afin qu'il retrouve son rayonnement d'antan, rappelant que Nidaa Tounès bénéficiait de la confiance d'une frange importante de la population qui a massivement voté, en 2014, en faveur de ses représentants. Sur un éventuel changement à la tête de la direction du parti, Remili n'a pas écarté cette possibilité, affirmant que "le congrès tranchera" la question. Et d'ajouter les congressistes sauront élire la personne capable de diriger, soit Hafedh Caïd Essebsi, soit quelqu'un d'autre. Les participants ont, pour leur part, appelé à "ouvrir le parti" devant les compétences nationales, de manière à "améliorer le paysage politique et économique et contribuer ainsi à l'essor de la Tunisie". Cet appel semble ne pas avoir laissé insensible le parti Machrou Tounès dont le secrétaire général, Mohsen Marzouk estime que l'un des principaux défis à relever en 2019 consiste à rassembler toutes les forces progressistes patriotiques plutôt que de se disputer les postes politiques lors des prochaines élections. Mohsen Marzouk qui s'exprimait dimanche à Sfax au cours d'une rencontre interrégionale regroupant les gouvernorats de Tataouine, Médenine et Gabès, en plus de Sfax, a affirmé que tout projet de développement doit, impérativement, associer les régions à la production et au pouvoir politique. Il a appelé à la nécessité de doter les régions des moyens matériels et politiques nécessaires à la consécration de la décentralisation et la création des richesses au niveau local. La réunion a été marquée par une forte présence des militants des quatre gouvernorats parmi les structures politique, centrale et exécutive du parti ainsi que les membres des bureaux régionaux et locaux. Le ministre chargé des relations avec les Instances constitutionnelles et de la société civile et les droits de l'homme, le ministre de l'Industrie et des PME et le président du groupe Al Horra-Machrou Tounès au parlement, ont assisté à la rencontre. Cette dynamique va-t-elle permettre de rassembler la famille démocratique et progressiste pour contrer tous les dangers qui guettent la Tunisie… C'est l'espoir de tous les Tunisiens patriotes qui veulent tout le bien pour le pays, même s'il y a du travail à faire pour assainir le climat.