Personne ne peut contester que chaque citoyen tunisien a le droit de créer un parti politique, à condition de remplir les conditions imposées par la loi et qui sont faciles à satisfaire, avec un régime qui se veut démocratique, au moins pour encourager les déviances et le contournement de la loi. Depuis la Révolution, et jusqu'à mercredi, le pays compte 215 partis politiques dont un grand nombre n'existe qu'à travers le reçu du dépôt de sa constitution, alors que ces partis de pacotille ne comptent plus, même le nombre total de leurs fondateurs. Toute le monde a été étonné, mercredi, par l'annonce de la création du 215ème parti politique baptisé "le Parti patriotique démocrate", par les services du département en charge de la Relation avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l'Homme. Créée en vertu des dispositions du décret-loi n°2011-87 portant organisation des partis, cette formation politique est fondée par Moez Khatmi. On ne peut rien à voir avec la décision de ce monsieur, mais, par curiosité, j'ai voulu chercher, sur Google des informations sur ce nouveau « leader » politique… mais le moteur de recherche n'a pas daigné me donner quoi que ce soit. Il a fallu voir le profil sur Facebook, pour voir que Khatmi est un pharmacien d'officine, si c'est vrai. Il n'est pas le seul, d'ailleurs, à être un inconnu sur la scène politique, parmi les 215 partis qui existent, puisque certains autres, même s'ils sont connu, n'ont pas pignon sur rue et ne disposent d'aucune notoriété. C'est dire que la création des partis politiques est devenue un commerce porteur et très lucratif, avec l'approche des prochaines échéances électorales. Certains personnages ou individu cherchent à se faire remarquer… et on se demande pourquoi les centaines de millions de chômeurs tunisiens, jeunes et moins jeunes n'ont pas eu l'idée de former des partis politiques, parce qu'ils sont devenus une force, par leur nombre, qui peut faire basculer les élections d'un camp à un autre. Allons, messieurs, assez plaisanté ! La gouvernance d'un pays n'est pas chose aisée, et ce n'est pas parce qu'un certain Brahim Kassas était devenu membre de l'Assemblée nationale constituante (ARP), par une heureuse coïncidence que cela puisse être possible pour d'autres, surtout avec ces vieux briscards qui se sont installés sur la scène et qui font du cinéma pour ne pas la quitter. Le prestige d'une personne ne s'acquiert que par ses actes nobles… Tout le reste n'est fanfaronnade et manque de civisme, d'inconscience et, surtout, d'absence de… patriotisme. Pour ce qui est de faire sombrer le pays dans de multiples crises, il y a des responsables qui savent le faire et… ils sont en train de bien réussir leur coup.