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La réussite de la révolution dépend de nous tous !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 09 - 2011


Par Taha BELKHODJA*
Après cette révolution qui a été enviée par le monde entier, il faut que le peuple tunisien soit maître de la situation et ne laisse pas l'occasion aux opportunistes de s'approprier son avenir. Je suis optimiste de nature mais quand je vois que la rue est devenue un moyen de gouvernement direct et permanent sous le noble drapeau de la soi-disant démocratie, il faut s'attendre à un retour de manivelle fatal qui risque de mener le pays au chaos.
Je voudrais m'adresser à tout Tunisien et Tunisienne qui se dit patriote d'oublier ses tendances partisanes, confessionnelles et syndicales pour partager un moment de réflexion en son âme et conscience sur le bilan de notre révolution après les sept mois passés. Le résultat est plutôt mauvais quand on voit que le taux de chômage a presque doublé, que nous avons enregistré une récession (-3%) et que le nombre d'inscrits aux listes électorales est très modeste par rapport aux ambitions manifestées par nos concitoyens en ces moments propices post-révolutionnaires.
Nous vivons aujourd'hui une anarchie que notre pays n'a jamais connue, et nous ne devons pas permettre à cette minorité de manipuler notre économie ou déstabiliser les régions sans réagir, il faut rompre le silence et cesser d'être «pacifiste».
Certains parlent de gouvernement élu et d'illégitimité du gouvernement. A ma connaissance, on n'a jamais élu un gouvernement, ils ont toujours été nommés par le président de la République ! Je voudrais revenir un peu en arrière pour rappeler les faits après le 14 janvier. Monsieur Fouad Mebazaâ a été investi, après régularisation, des fonctions de président de la République par intérim en se référant à l'article 57 de la Constitution. Ensuite, il a nommé M. Mohamed Ghanouchi comme Premier ministre du premier gouvernement suivant l'article 50, toujours en conformité avec la même Constitution, donc dans la légalité absolue, contrairement à ce qu'on a prétendu.
Il est vrai que notre Constitution n'a pas prévu le cas d'espèce que nous vivons, mais on ne doit pas naviguer à vue, la nature a horreur du vide, tout nationaliste qui veut l'intérêt supérieur de son pays doit faire preuve de bon sens et de sincérité et ainsi admettre que les fonctions du président par intérim sont prorogées jusqu'aux prochaines élections présidentielles selon l'article 39 de la Constitution. Il est clair que la solution la plus adéquate découle des idées les plus évidentes. Il faut donc mettre fin à toute forme de fluctuation, nous avons un gouvernement légal qui opère en toute légitimité, que je salue d'ailleurs pour les efforts qu'il est en train de fournir, outrepassant ses charges parfois, bien qu'il s'agisse d'un gouvernement d'expédition des affaires courantes. Il est clair que ce gouvernement provisoire n'a aucune obligation de résoudre les problèmes antérieurs à la révolution qui ne revêtent pas un caractère d'urgence ou de sécurité tel que le décret-loi des avocats qui date depuis 1989, il faut que nos compatriotes fassent preuve de patience et rejettent toute forme d'opportunisme.
Personne n'est sans savoir la crise économique que vivent les Etats-Unis et certains pays de l'Union européenne tels que la Grèce, le Portugal, l'Espagne et l'Italie qui risquent d'aggraver la crise aiguë sans précédent que vit la Tunisie, non seulement économique mais aussi sociale, sécuritaire et politique. Ainsi, il est de notre devoir à tous d'être sincères et transparents, comme l'a si bien écrit Emile Zola : «Quand on aime son pays, on dit la vérité …», pour sauver notre pays.
L'avenir de la Tunisie c'est l'affaire de tout citoyen tunisien, il ne peut y avoir de relance économique sans sécurité et stabilité sociale, on doit procéder par étapes. Toutes les organisations syndicales sont invitées, et à leur tête l'Ugtt qui a aggravé la crise par son soutien aux grèves, à faire preuve de courage et dire tout haut la vérité, ce qu'aurait certainement fait dès le début de la révolution le militant feu Farhat Hached, à savoir que les grèves sont interdites en période de crise aiguë et même les grévistes sont remplacés (voir sur site OIT : cas dans lesquels la grève est interdite & ordre de reprise du travail). M. Abdessalem Jerad a mis l'accent sur l'importance de se conformer à ces normes internationales en vue de maîtriser l'impact de la crise lors de la conférence annuelle de l'Organisation internationale du travail tenue à Genève en juin dernier. Hélas rien que des paroles, c'est malheureusement la saison des doubles discours.
Le comportement irresponsable de certains syndicalistes depuis le début de la crise n'a fait qu'aggraver le chômage en mettant sous pression les partenaires sociaux pour ratifier certains accords irréalisables, du moins en cette période.
Il est vraiment triste que ces syndicalistes se soient réveillés en ces moments difficiles, alors que pendant des années, ils étaient en hibernation, cela est criminel. Les syndicalistes aujourd'hui doivent faire preuve de patriotisme en faisant le deuil de la politique de l'opportunisme et la pression et mener une campagne antigrève, avec l'aide des travailleurs conscients, en respect de la loi jusqu'au gouvernement définitif et le retour à la normale si on ne veut pas tripler le chômage. En effet, on a intérêt à éviter l'effet domino parce que les chômeurs dépasseront le million, il ne faut pas être courtermiste, on vivait bien avec de multiples problèmes du temps du président déchu. Si on veut réellement défendre les travailleurs, il faut leur assurer la pérennité du travail et la stabilité, ce n'est pas une question d'augmentation de salaire, elle peut être elle-même à l'origine de leur mise en chômage !
Je suis dans le monde des affaires, aucun bailleur de fonds ou investisseur, ni tunisien ni étranger, n'est en mesure de courir le risque de s'engager dans ces conditions de grèves et de sit-in à outrance, donc oublions pendant quelque temps : liberté, dignité, démocratie et opportunisme et concentrons-nous plutôt sur la sécurité, l'emploi et la productivité, les générations futures ne nous le pardonneront jamais.
La majorité des Tunisiens sont aujourd'hui convaincus que la Constitution est une affaire de spécialistes, ils ne font pas confiance aux membres de l'Assemblée constituante pour défaut de qualifications optimales, il existe des spécialistes en droit constitutionnel, à chacun son métier. En se référant aux articles 28 et 78 de la Constitution, le président de la République peut soumettre à l'assemblée un projet d'une nouvelle Constitution pour adoption. Le président par intérim peut ainsi présenter les trois projets de Constitution dont tout le monde parle (présidentielle, parlementaire et hybride : parlementaire présidentialiste), et il appartient au peuple tunisien et à lui seul de choisir le régime constitutionnel et d'exprimer en toute démocratie directement sa volonté souveraine par référendum. Comme l'a si bien dit le Pr Sadok Belaïd : «il est hors de question de rééditer l'expérience de la première Constitution (1956-1959). Il ne peut être question d'une quelconque délégation de volonté, ni «d'un mandat blanc» de la part du peuple» (La Presse du 28 août 2011).
Faute de temps, il faut que le peuple fasse son choix par référendum le jour même, soit le 23 octobre prochain avec l'élection des membres de l'Assemblée constituante et ainsi cette dernière n'aura qu'à adopter la Constitution retenue, celle qui aura bénéficié du meilleur score au vote. Ceci étant, on n'aura même pas besoin d'un pacte républicain, le comité de compétences chargé par le président de la République pour la préparation des trois projets de Constitution tiendra compte de tous les éléments de référence et des exigences du peuple : «De la discussion jaillit la lumière».
Le fait que le mandat de l'Assemblée constituante soit restreint à l'adoption de la future Constitution préétablie, ce qui nous fera gagner beaucoup de temps.
En revanche, cela n'empêche pas que certains points méritent d'être définis et davantage éclairés :
1- Optimiser le délai à prescrire pour l'adoption de la constitution (un mois est largement suffisant pour 200 élus)
2- Est-ce que les élus peuvent se représenter de nouveau pour les élections législatives et présidentielle ? Je pense que c'est oui, il n'y a pas de restriction à condition qu'ils ne fassent pas partie du gouvernement, comme cela était le cas pour la Constituante. Compte tenu de ce qui précède et afin de ne pas perturber la bonne marche du gouvernement actuel, il est très judicieux de reconduire le gouvernement d'expédition des affaires courantes, en souhaitant qu'il acceptera, moyennant peut-être un petit remaniement, surtout qu'il s'agit d'une courte durée et l'article 39 de la Constitution permet la prorogation : ça n'a pas de sens de changer encore une fois de Premier ministre et de président pour seulement quelques mois, on perd notre crédibilité sur la scène internationale ?
3- Est-ce que les élus seront rémunérés ? Je souhaite que non, ça évite le maintien au siège, élus et électeurs nous avons des intérêts opposés, en revanche certains élus seront indemnisés (frais de déplacement et d'hébergement), il faut que le Tunisien apprenne le volontarisme et le militantisme.
4- Est-ce que cette Assemblée constituante va remplacer la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, et jouera le rôle de Chambre de députés pour la promulgation des décrets-lois (urgents) jusqu'aux prochaines élections ? Bien entendu, il faut permettre à ce que certains membres puissent se consacrer à la préparation des campagnes électorales présidentielle et législatives.
Ce sera vraiment merveilleux si la Tunisie arrive à célébrer l'investiture du premier président de la deuxième République le 14 janvier 2012. Yes we can, ceci est faisable si on fait preuve de bon sens et de sagesse, cela nous fait gagner beaucoup de temps, donc sauvegarder notre économie et résoudre le problème de chômage.
La Tunisie a toujours été pionnière sur la scène régionale et cette bonne initiative fera couler beaucoup d'encre et aura certainement un effet d'entraînement en Libye, ce qui favorise la sécurité régionale et donc la relance économique dans toute la région.


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