Depuis près de deux mois, nos maisons de culture et autres espaces culturels connexes ne bossent plus les Week-end suite à une décision administrative. Cette dernière est peut-être justifiée par le fait que les administrations publiques tunisiennes ferment les samedis et dimanches. C'est là une fâcheuse décision qui n'a pas pris en compte le fait que les activités culturelles sont mieux suivies durant les Week- end et cela depuis la nuit des temps et même depuis que les administrations publiques tunisiennes ne travaillent plus les Week-end. Mais chez nos décideurs culturels, toutes institutions confondues, la culture ferme ses portes, ici ses espaces d'activités culturelles, durant les deux derniers jours de la semaine. On pourrait deviner que faire travailler le personnel des maisons de culture durant ces périodes nécessiterait automatiquement des dépenses énormes en heures supplémentaires, si jamais ces agents voudraient bien travailler même par roulement ! C'est le temps de la Révolution, faut-il bien le rappeler ! (Sic !) La solution-décision est tombée comme un couperet. Elle a directement porté préjudice à notre animation culturelle de fin de semaine où différents clubs s'activaient, où les films étaient projetés, où les pièces théâtrales étaient jouées, où les expositions d'art plastique étaient visitées. Faut-il alors changer leurs habitudes chez les gens qui fréquentaient les hauts lieux de la culture en cette période ? Et ce sont les lycéens et les étudiants qui en sont victimes en premier lieu. Car il fut un temps où ces derniers profitaient du week-end pour fréquenter les maisons de culture et autres centres culturels. Pourtant, l'Etat insiste toujours à dire que la culture est aujourd'hui et pour notre jeunesse la meilleure manière pour combattre plusieurs fléaux destructeurs. Il fut un temps, durant les années soixante dix du siècle dernier, où les maisons de culture étaient fréquentées assidument par les jeunes durant tous les jours et particulièrement en fin de semaine où les ciné-clubs s'activaient ainsi que les clubs de musique, de théâtre, de danse moderne, d'échecs (même le dimanche matin !) De langues, de littérature…En ce temps-là, des écrivains et des universitaires célèbres arabes et français venaient donner des conférences. Ces dernières étaient suivies par un monde fou, si bien que les portes en verre de la maison de la culture Ibn Rachik avaient été cassées. L'intervention des forces de l'ordre était nécessaire. Un haut-parleur avait été installé devant la maison pour que le public puisse suivre la conférence. La soif du savoir n'est plus ce qu'elle était. Aujourd'hui, seul le football peut faire déplacer le public vers les stades. Et pourtant, le même public scolaire et universitaire d'antan allait également au stade ! Il faisait la part des choses et n'avait pas qu'un seul hobby, celui de tuer le temps et de s'amuser. Il faudrait donc et de toute urgence qu'on trouve une solution pour rouvrir nos espaces culturels publics les samedis et dimanches, d'autant plus que les séances du soir n'y ont pas lieu. A bon entendeur, salut !