Depuis quelques jours, les Tunisiens n'ont de mot à la bouche que "L'école coranique de Sidi Bouzid". Depuis que l'émission « Les quatre vérités » a dévoilé cette affaire, ce sujet s'est imposé comme actualité brûlante qui n'a cessé de faire la une des médias nationaux et même les médias internationaux en ont parlé. C'est que le crime est odieux, inqualifiable, inhumain... Des adultes qui séquestrent des mineurs, les violent et volent leur enfance, il n'y a pas de mots assez forts dans n'importe quelle langue pour qualifier cette horreur. Depuis que cette affaire a été révélée au grand public, des têtes sont tombées et les principaux criminels ont été arrêtés. On en sait désormais un peu plus sur le calvaire enduré par ces enfants et l'enfer dans lequel ils vivaient. Mais des zones d'ombre subsistent encore et des questions restent en suspend. Qu'est ce qui a transformé ces humains en monstres ? Vivent-ils comme nous ? Respirent-ils le même air que nous ? Leur arrive-t-il de s'apitoyer sur le sort d'un malheureux ? Qu'est ce qui a endurci leurs cœurs au point d'en faire des bêtes humaines avides de chair juvénile et insensibles à la souffrance d'enfants sans défense ? Cette « école de l'horreur » est-elle un cas isolé ou bien en existe-t-il d'autres de par la Tunisie ? Aujourd'hui que cette affaire a été dévoilée, qu'adviendra-t-il de ces enfants qui ont vécu l'horreur ? Leurs parents sont-ils conscients lorsqu'ils demandent la réouverture de cet établissement et prennent la défense du « cheikh » qui le dirigeait ? Maintenant que la justice s'est saisie du dossier et que ces enfants torturés ont été dirigés vers des centres d'accueil, quelle assistance psychologique y recevront-ils ? On est même en droit de se poser cette autre question : sont-ils plus en sécurité dans ces centres d'accueil ? Faut-il nier qu'au sein même de ces établissements, des horreurs ont lieu et que d'enfants sont malmenés voire agressés moralement et physiquement ? Qu'adviendra-t-il également des criminels ? La justice tranchera-t-il en toute impartialité ou bien des pressions seront-elles exercées et les réseaux d'influence seront-ils activés ? Sera-t-il question, un jour, en Tunisie, de la castration chimique des pédophiles ? Quelles mesures seront prises désormais pour parer à de telles horreurs et protéger efficacement les enfants ? Quand verra-t-on l'éducation sexuelle, qui a fait ses preuves dans les pays développés, faire son entrée à l'école pour éveiller les consciences et familiariser les enfants avec leurs corps et les alerter face aux potentiels abus ? Et le décrochage scolaire on en parle ? Ces enfants qui ne vont plus à l'école et ne passent pas leurs examens, ne sont-ils pas des bombes à retardement, exposés à tous types de dangers ? Car seule l'école, la vraie, celle homologuée par l'Etat, peut prévenir de telles catastrophes. Mais cela allez le dire au ministère de l'Education et à l'UGTT...