« Il y a des réformes profondes à réaliser, et qui ne pourront pas se faire du jour au lendemain », déclare Tayeb Bayahi, Président de l'IACE L'IACE a tenu, hier, à son siège une conférence de presse dont l'objectif est de présenter son 4ème rapport sur l'attractivité régionale présentant un « Indice du Climat d'affaires Local » (ICAL). Cet indice mesure la capacité des régions, pour une période donnée, à attirer toutes sortes d'activités économiques et facteurs de production mobiles. Le rapport permet de suivre l'évolution du climat des affaires dans les 24 gouvernorats, en attribuant à chaque gouvernorat un indice d'attractivité. Le tout puisé sur une enquête réalisée au cours des 2ème et 3ème trimestres 2018 tout en s'inspirant des rapports mondiaux tels que « World Economic Forum » et « Doing Business ». Englobant tous les gouvernorats du pays, l'indice sur l'attractivité couvre 9 variables à savoir : Institutions et gouvernance, infrastructure et urbanisation, santé, éducation et compétences, adoption des TIC, inclusion financière, marché du travail, dynamisme des affaires et innovation. Il reflète un score allant de 0 à 10 et le climat des affaires local sera jugé en fonction du score obtenu. Le gouvernorat de Tunis se maintient au premier rang Le rapport dévoile que l'indice moyen du climat des affaires est de l'ordre de 3.2/10. Il en résulte que dans l'ensemble, le climat des affaires est jugé peu satisfaisant, le seul gouvernorat où le climat d'affaires n'est « pas du tout satisfaisant » est le gouvernorat de Kébili avec un indice de l'ordre de 1.7/10. En effet, bien que l'indice de l'inclusion financière s'avère relativement élevé par rapport aux autres piliers enregistrant ainsi 4.15/10, le gouvernorat de Kébili arrive à la traine. En revanche, le gouvernorat de Tunis continue à caracoler en tête avec un classement en amélioration de 0.27 points par rapport à celui de 2017. Avec un score « moyennement satisfaisant », soit de 5.15/10, la capitale se positionne en tant que championne de l'indice du climat des affaires et ce, grâce à des performances réalisées dans la santé, le marché du travail, et l'inclusion financière. Par contre, en matière d'innovation, il accuse un indice relativement faible qui est égal à 1.61/10. Le gouvernorat de Sfax arrive à la deuxième position avec un score de 4.50/10, suivi de Sousse qui occupe la troisième place avec un indice de 4.39/10, la quatrième place revient à Ben Arous (3.98/10) talonné par Ariana (3.97/10) et la Manouba (3.80/10). Pour sa part, Tayeb Bayahi, président de l'IACE, a déclaré que l'amélioration de cette situation reste tributaire du lancement de réformes profondes et de la résolution des problèmes de gouvernance dans les régions. Et d'ajouter : « Il y a des réformes profondes à réaliser, et qui ne pourront pas se faire du jour au lendemain. Il y a des problèmes de gouvernance aussi ». La disparité régionale se creuse Quant à Walid Ben Hadj Amor, vice-président de l'IACE, il estime l'impératif pour chaque gouvernorat de s'engager à se servir de ce document comme un guide pour définir ses priorités et les réformes à lancer pour l'amélioration de son attractivité. « Depuis la révolution, nous entendons parler de l'équité régionale, alors que personne n'a pris de réelles mesures pour la réalisation de cette justice, au profit de certaines zones défavorisées. Il n'y a pas d'équité régionale, ni de développement régional, loin de l'attractivité. Tant que nous ne mobilisions pas les moyens nécessaires à améliorer l'attractivité, nous resterons dans cette situation de disparité régionale», a-t-il ajouté.