Plusieurs experts annoncent qu'il y aura un avant et un après Corona. Certes, la prochaine période sera marquée par un double défi sanitaire et économique. Afin de faire face à cette situation exceptionnelle et répondre aux doléances des chefs d'entreprises et des catégories socio-professionnelles les plus lésées et sinistrés par la pandémie, le gouvernement Fakhfakh a réagi énergiquement pour atténuer les contrecoups économiques de cette nouvelle maldonne planétaire. Outre les mesures déjà prises par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) pour faire face à la crise du COVID 19, une batterie de mesures de soutien et d'accompagnement exceptionnelles a été annoncée samedi dernier par le Chef du Gouvernement Elyes Fakhfakh. L'objectif étant de soutenir l'entreprise productive et de préserver par ricochet les emplois. L'expert Walid Ben Salah a précisé dans un Post Facebook, que tout plan de soutien décidé par l'Etat nécessite la mobilisation de ressources financières très importantes. « Il conviendrait de demander d'ores et déjà le report du remboursement de certaines échéances de dettes extérieures (comme l'emprunt Qatari de 250 millions de dollars à échoir en Avril) », a-t-il souligné. L'UGTT voit que les décisions d'amnistie fiscale encouragent le banditisme contre l'Etat D'autre part, dans un post Facebook le porte-parole de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), Sami Tahri, s'est demandé d'où viennent les 2.500 millions de Dinars (MD), tout en appelant le chef du gouvernement à dévoiler les sources de ses financements. En outre, il a estimé que les décisions d'amnistie fiscale et la suspension provisoire des poursuites judiciaires dans le domaine du crime financier sont des décisions qui encouragent le banditisme et la fraude contre l'Etat. Plusieurs projets avec des bailleurs de fonds sont en train d'être discutés : il n'y aura pas de 6ème revue avec le FMI En ce qui concerne les ressources qui ont permis de financer ces mesures d'un coût de 2,5 milliards de dinars, Mohamed Nizar Yaiche, ministre des finances vient de déclarer sur les ondes du radio Express FM que : « La situation est difficile, mais les fonds sont assurés et garantis. Il y a eu ainsi une réaffectation budgétaire. Nous avons bénéficié de la chute du prix de baril, on a réalisé une marge de plusieurs centaines de millions de dinars, d'environ 700 ou 800 MD. Plusieurs projets avec des bailleurs de fonds, sont en train d'être discutés, d'ailleurs on s'est mis d'accord pour effectuer une réattribution des budgets alloués en terme d'appui budgétaire. Il y aura une sortie sur le marché national et des discussions avec les banques locales sont en cours. Nous sommes en train de revoir des dépenses ». Le ministre a souligné qu'il y avait des discussions actuellement avec FMI et qu'il a été décidé d'arrêter le programme en cours. Donc, il n'y aura pas de 6ème revue. Modalités d'application des mesures pour les entreprises Les mesures financières et fiscales visant à soutenir les entreprises touchées des suites de confinement et à préserver les emplois et la pérennité de l'entreprises sont prises, a indiqué dimanche le ministère des finances. Ces mesures, annoncées samedi, par le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh sont détaillées comme suit : 1- Report des délais de remise des déclarations d'impôt sur les sociétés à fin mai 2020 à l'exception des sociétés soumises à 35% de l'impôt. 2-Suspension de toutes les activités de contrôle et de mesures de redressement fiscal et des délais d'objection jusqu'à fin mai. 3- Récupération, par les entreprises du crédit TVA, dans les plus brefs délais, à travers l'accélération de la tenue de la commission d'examen des demandes de récupération, à une fois par semaine au lieu de 2 fois par mois, de manière à ne pas dépasser un délai maximum de un mois pour le remboursement. 4-Activation de la commission nationale et des commissions régionales de conciliation.