Coronavirus, bruit de bottes à la frontière avec la Libye, terrorisme et, pour couronner le tout, spéculation, corruption et contrebande. Personne ne veut, certainement, être à la place des Tunisiens, en ces circonstances où le pays mène quatre guerres, en même temps avec celle contre le coronavirus, un ennemi invisible, et d'autres face à des ennemis aux aguets, à savoir le danger qui provient de la situation en Libye, les extrémistes et les salafistes qui n'attendent qu'un moment d'inattention pour sévir. A cela s'ajoute, sur le front intérieur, la corruption et la contrebande, des fléaux animés par des individus et des bandes organisées, sans foi, ni loi et dont les objectifs sont malsains. La lutte contre le coronavirus a obligé les pouvoirs publics de déployer des forces sécuritaires et militaires pour imposer le couvre-feu et le confinement total. Par ailleurs, des renforts militaires ont été envoyés sur le front du sud-est, à la frontière libyenne où les forces de maréchal Khalifa Haftar qui s'est emparé, depuis jeudi, du poste-frontière de Ras Jedir et dont l'un des subordonnés a osé menacer d'occuper la Tunisie. Certes, ce n'est qu'un feu de paille, mais qui sait de quoi sera fait l'avenir, surtout que le maréchal semble ne pas nous porter dans son cœur. Les troisième et quatrième guerres sont menées sur le front intérieur. Il y a, d'un côté, ces extrémistes religieux et ces marchands de la religion qui impose au pays une vigilance permanente, surtout que cette pieuvre morbide ne laisse pas de répit. D'ailleurs, Sofiane Selliti, porte-parole du Pôle judiciaire antiterroriste, a dévoilé que deux projets d'attentats avaient été avortés, au cours des derniers jours. A cela s'ajoute, encore, la bataille quotidienne contre la spéculation et la contrebande, devenus des maux endémiques. Bon courage aux forces porteuses d'armes ! Le pire est que les élus du peuple ne sont pas inquiets outre mesure et qu'ils disputent sur la question de l'application de l'article 70 de la Constitution, avec tout ce qui s'en suit au niveau de la lutte pour le pouvoir menée par le mouvement islamiste Ennahdha, afin, soi-disant, de faire face à la monopolisation de la décision du président Kaïs Saïed qui demeure, encore, très lent à la détente. Le citoyen, s'il n'a pas les moyens d'aider à contrer ces quatre dangers latents, doit, au moins, venir en aide aux forces sécuritaires et militaires, en leur évitant de concentrer leurs efforts pour imposer les mesures prises dans le cadre du confinement sanitaire total, sinon on peut considérer tout réfractaire comme un soutien logistique à l'ennemi.