Dans le sillage de la campagne nationale de lutte contre le coronavirus, certains citoyens ont mis l'accent sur la nécessité de surveiller de très près, à l'avenir, les marchés des animaux vivants, à l'instar du marché des oiseaux et animaux de compagnie qui se tenait, avant le confinement général des habitants, tous les dimanches dans la place de Moncef Bey, à Tunis. Très fréquenté, ce marché proposait au grand public des oiseaux, des chiens, des chats, des lapins, des volailles et même des ovins et des caprins, avec un mode d'exposition qui laisse à désirer, et sans l'attribution ou la production de certificats de vaccination. On se rappelle qu'à un certain moment, avant la révolution, il a été interdit de vendre les poulets vivants pour la consommation qu'on abattait sur place. Or, l'origine animale de très nombreuses infections virales attaquant l'homme est maintenant, scientifiquement, prouvée, comme la grippe, le coronavirus sévissant actuellement dans le monde, la variole ou encore la rougeole. Et ce sont les marchés d'animaux vivant qui ont contribué, initialement, à la propagation mondiale du coronavirus depuis décembre 2019 et même avant, à l'insu de tout le monde. Selon les scientifiques, le réservoir principal des virus de ce genre est la chauve-souris, comme la chauve-souris appelée « trident du désert ». Les chauves-souris les transmettent à d'autres animaux, et lorsque ces animaux infectés se trouvent en contact avec l'homme, ils les lui transmettent, à leur tour. Toutes ces données sont connues depuis un certain temps, mais on ne s'en souvient que lorsque le malheur s'installe. Fait significatif, un anthropologiste tunisien nous a signalé que le lien entre les oiseaux, particulièrement les chauves-souris, et certaines épidémies virales. C'est le cas de la variole, avait été enregistré par les Arabes avant l'Islam, comme l'atteste l'ancien récit arabe relatif à l'épidémie de variole ayant décimé en 569 de l'ère grégorienne, l'armée éthiopienne, venue du Yémen, au Sud de l'Arabie, pour démolir, au nom du christianisme, le sanctuaire de la Kaaba, alors idolâtré, dans la ville de la Mecque, au Hedjaz, au Centre ouest de l'Arabie. Ce récit très célèbre dit que cette épidémie avait été causée par des oiseaux identifiés par la suite comme étant l'espèce de chauve-souris appelée « trident du désert », tandis que l'animal intermédiaire aurait été un des animaux de la faune locale. Les données historiques et ethnologiques sont pleines de renseignements à caractère scientifique, a-t-il noté.